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D'Egypte à Israël, pourquoi la folie «Harlem Shake» dérange

De la Tunisie à l'Egypte en passant par Israël ou même un avion, la folie des «Harlem Shake», ces vidéos musicales représentant un groupe de personnes, souvent déguisées et entamant une danse loufoque, gagne le monde et Internet via les réseaux sociaux.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
«Harlem Shake» devant le siège des Frères musulmans au Caire (Egypte), le 28 février 2013. (GIANLUIGI GUERCIA / AFP)

Simple objet délirant bricolé à la va-vite pour amuser, ces vidéos peuvent parfois prendre un tour politique ou scandaleux, selon la personnalité de leurs auteurs ou l'endroit où elles ont été tournées.

«Harlem Shake» laïc en Egypte
Quelque 70 Egyptiens se sont rassemblés le 28 février au Caire, devant le quartier général des Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi, pour une interprétation d'un «Harlem Shake» protestataire.
«A Bas le guide», ont scandé les danseurs en référence au guide suprême des  Frères musulmans, cheikh Mohamed Badie. «Le message est clair. Nous sommes opposés à la politique des Frères musulmans, car c'est leur guide qui dicte au gouvernement sa politique et non pas la présidence», a déclaré Farid Sayyed, organisateur de la danse, assurant que la révolution allait continuer dans le pays. Certains danseurs étaient arrivés déguisées en Frères musulmans, d'autres en Mickey Mouse.

«Harlem Shake» militaire en Israël
Les soldats de l'armée israélienne sont depuis longtemps de fervents partisans de l'usage des réseaux sociaux. Mais un groupe de soldats a découvert les limites fixées par l'armée en ce qui concerne la plaisanterie quand ils ont publié une vidéo en utilisant un char de l'armée.


L'armée n'a pas aimé l'image véhiculée par cette vidéo. Le soldat responsable a été condamné à 14 jours de prison, tandis que son chef a écopé de 21 jours et s'est vu dégradé de son rang.

«Harlem Shake» lycéen en Tunisie : les salafistes n'apprécient pas
En Tunisie, le ministre de l’Education a ordonné une enquête après la mise en ligne d’un «Harlem Shake» à Tunis. Des élèves du lycée Père Blanc du quartier Menzah ont filmé le 23 février, dans la cour de l’établissement, une vidéo dans laquelle certains d’entre eux dansent en caleçons. D'autres, portant des fausses barbes et les tuniques des tenants de la mouvance salafiste radicale, simulent des rapports sexuels.
Le jeu a pris un tour plus violent le 28 février quand des heurts ont opposé des élèves et des salafistes dans deux villes tunisiennes empêchant des mises en scène de «Harlem  Shake». A Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011, des salafistes sont intervenus pour empêcher violemment des élèves d'enregistrer leur danse qualifiée de spectacle «occidental de mécréants».

Harlem Shake en altitude
Plus fou, la FAA, l'agence américaine qui réglemente la navigation aérienne a pris très au sérieux la diffusion sur le web d'une vidéo de «Harlem Shake» tournée dans un avion qui allait de Colorado Springs à San Diego aux Etats-Unis. Le clip serait l'œuvre d'une équipe de frisbee d'un lycée du Colorado. Visiblement, la centaine de passagers à bord du jet se sont joints à la danse. Précision : au moment de la danse le signe «attachez vos ceintures» était éteint.

«Dans le futur, chacun aura droit à 15 minutes de célébrité mondiale», disait Andy Warhol en 1968. Il ne l'imaginait sans doute pas sous cette forme.

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