Crise politique en Tunisie : Paris souhaite le retour "dans les meilleurs délais" à un "fonctionnement normal des institutions"

Article rédigé par Yann Thompson, Marie-Adélaïde Scigacz
France Télévisions
Publié Mis à jour
Des agents de sécurité interviennent lors d'affrontements entre des partisans du président tunisien Kaïs Saïed et des députés du parti Ennahdha, à Tunis le 26 juillet 2021. (MOHAMED HAMMI / SIPA / AFP)

Le président tunisien Kaïs Saïed a limogé le ministre de la Défense Ibrahim Bartagi et la porte-parole du gouvernement Hasna Ben Slimane.

Ce qu'il faut savoir

La France souhaite "le retour, dans les meilleurs délais, à un fonctionnement normal des institutions" en Tunisie, a déclaré lundi 26 juillet la diplomatie française. Le président tunisien Kaïs Saïed a limogé le ministre de la Défense Ibrahim Bartagi et la porte-parole du gouvernement Hasna Ben Slimane, également ministre de la Fonction publique et ministre de la Justice par intérim. La veille, Kaïs Saïed s'était octroyé le pouvoir exécutif, à l'issue d'une journée de manifestations visant notamment le principal parti au pouvoir en Tunisie, Ennahdha. La France "appelle également l'ensemble des forces politiques du pays à éviter toute forme de violence, et à préserver les acquis démocratiques du pays", a ajouté la porte-parole du Quai d'Orsay. Ce direct est désormais terminé

Les décisions du président sont constitutionnelles, selon un puissant syndicat. L'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), influente centrale syndicale, a implicitement soutenu, lundi, la suspension du Parlement par Kaïs Saïed, estimant que ses décisions étaient "conformes" à la Constitution, tout en appelant à la poursuite du processus démocratique. 

Le bureau de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera fermé à Tunis. Des agents de police ont procédé à la fermeture de la chaîne, lundi, après avoir expulsé tous les journalistes sur place, a expliqué à l'AFP son directeur, Lotfi Hajji. 

Des affrontements devant le Parlement tunisien. Lundi, au lendemain de la suspension des activités du Parlement pour 30 jours par le président Kaïs Saïed et du limogeage du Premier ministre Hichem Mechichi, la jeune démocratie a plongé dans une crise constitutionnelle, dans un contexte de fort ressentiment populaire envers le gouvernement pour sa gestion de la crise sociale et sanitaire.

Le président du Parlement fait un sit-in. Rached Ghannouchi et des députés se sont rendus au Parlement dès 3 heures du matin (2 heures GMT), mais ils sont depuis bloqués à l'extérieur, derrière des portes fermées et gardées par des militaires. Le président de la chambre mène un sit-in dans une voiture noire avec des députés de son parti Ennahdha.

Des partisans du président Saïed manifestent. Ils étaient quelques centaines a être rassemblés devant le Parlement, lundi. La foule lançait des slogans hostiles au parti islamiste Ennahdha, principal parti parlementaire, dirigé par Rached Ghannouchi. Ils empêchaient également des partisans de ce mouvement de s'approcher de l'Assemblée.