Tunisie : à trois jours de l'élection présidentielle, une opposition réduite au silence
À trois jours de l’élection présidentielle, il est difficile de trouver un signe de la campagne en cours dans les rues de Tunis. Pas d’affiche ni de débat à la télévision, une chape de plomb pèse sur l’élection. Beaucoup de Tunisiens sont inquiets et désabusés. Au centre de ce climat tendu, le président tunisien, Kaïs Saïed, est accusé d’avoir écarté un à un tous ses concurrents.
Sur les six candidats validés par la justice, la commission électorale, proche du président, en a refusé trois, et un autre, Ayachi Zammel, a été envoyé en prison. Il est accusé d’avoir fourni de faux parrainages et a été condamné à 12 ans de prison ferme. Pour son avocat, Abdessatar Messaoudi, Ayachi Zammel était devenu l’homme à abattre par le pouvoir : "Pratiquement chaque semaine, tu as deux, trois affaires qui sont de nature et de coloration politique."
La Tunisie en état de quasi dictature ?
Pour une partie de l’opposition, la Tunisie serait aujourd’hui presque en état de dictature. En 2019 pourtant, lors de son élection, Kaïs Saïed portait les espoirs des Tunisiens. Deux ans plus tard, il a gelé le parlement et s’est approprié les pleins pouvoirs, avant de dissoudre le conseil supérieur de la magistrature et d’instaurer un décret réduisant la liberté d’expression. Plusieurs dizaines de militants et journalistes ont ensuite été mis en prison.
Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus.
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