Guerre en Ukraine : les révoltes de la faim grondent aux quatre coins du monde
L'Europe demande, samedi 28 mai, de lever le blocus d'Odessa afin d'éviter une crise alimentaire mondiale. Si cette crise concerne le blé, elle trouve également sa source dans l'épidémie de Covid-19, et touche déjà de nombreux pays émergents. Décryptage.
Populations en colère au Sri Lanka, files d'attente en Tunisie pour tenter d'acheter du pain, manifestations meurtrières contre la hausse des prix en Iran… Le monde va-t-il connaître de grandes émeutes de la faim ? Au Sri Lanka, des milliers d'habitants manifestent et accusent le gouvernement d'avoir pris les mauvaises décisions. "J'ai besoin de kérosène pour faire fonctionner ma cuisine et nourrir mes enfants, ça fait cinq jours qu'on n'en a pas", déplore une femme. La pénurie touche de nombreux biens essentiels. Les pays émergents, en crise, inquiètent la communauté internationale.
90 millions de personnes tombées dans l'extrême pauvreté en 2020
Derrière ces crises, trois facteurs déclencheurs : l'épidémie de Covid-19, qui a freiné le développement des pays émergents, la guerre en Ukraine, qui provoque une envolée du prix du blé, et la sécheresse en Inde, qui aggrave la situation. En Tunisie, la baguette coûte 12 centimes, contre 6 avant la crise. Plusieurs pays, comme l'Egypte et le Pérou, sont surrendettés et risquent la faillite. "On leur a largement prêté des dollars avec lesquels ils pouvaient financier leurs importations (…) et aujourd'hui ces flux s'arrêtent, et il faut en plus payer des taux d'intérêts beaucoup plus élevés sur les dettes déjà contractées", explique Rémi Bourgeot, économiste et chercheur à l'Iris. Selon la Banque mondiale, 90 millions de personnes sont tombées dans l'extrême pauvreté en 2020.
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