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L'économie tunisienne à la recherche d'investisseurs

En proie à des difficultés économiques depuis quelques années, la Tunisie tente, lors de la conférence Tunisia 2020, les 29 et 30 novembre 2016, de convaincre les bailleurs de fonds internationaux de miser sur ses grands projets de développement. D’une valeur globale de 50 milliards de dollars, ces derniers portent principalement sur l’économie bleue et la production énergétique.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Dans une usine du groupe Aramys à Tunis le 23 juin 2015 (FTV)

C’est plus de 140 projets que le gouvernement tunisien voudrait voir soutenir. Ils concernent divers domaines de développement. Cela va de la réalisation d'un port en eau profonde, dans la région d'Enfidha (Nord-est du pays), à la construction de centrales électriques et d'usines de dessalement d'eau de mer
 
Tunis a déjà réussi le pari de mobiliser les acteurs économiques. Ils sont 2000, représentant une quarantaine de pays à participer à cette conférence. Sur le plan politique, le Qatar, l’Algérie et la France soutiennent le processus, ainsi que les grands bailleurs de fonds (Banque mondiale, Banque européenne d’investissement, etc).
 
50 milliards de dollars de projets
«Nous allons présenter aux investisseurs étrangers et aux bailleurs de fonds des grands projets d'une valeur globale de 50 milliards de dollars à mettre en œuvre au cours des cinq prochaines années. Certains d'entre eux seront réalisés dans le cadre d'un partenariat public-privé», a déclaré Fadhel Abdelkefi.
 
Avant sa révolution du jasmin en 2011, la Tunisie était l’un des pays les plus prospères du continent africain. La croissance affichait un taux moyen de 5%, commerce et tourisme y étaient dynamique. La révolution, puis les attentats de Daech en 2015 ont fait s’écrouler l’activité touristique. Depuis deux ans, la croissance économique du pays n’a pas atteint 1%.
 
L’activité est à son plus bas et le chômage de 15,5% ne cesse de progresser. La population est désenchantée, en particulier les jeunes.
 
100.000 emplois dans le numérique
Pourtant, sur son site internet, Tunisia 2020 vante une économie nationale parmi les plus compétitives d’Afrique et du monde arabe. Les organisateurs se flattent notamment du taux d’alphabétisation du pays qui s’élève à 82% de la population. Chaque année, 65.000 diplômés terminent leurs études, dont 5.800 ingénieurs.
 
Et selon le Monde (article payant), la Tunisie se rêve en hub numérique du Maghreb et entend faire passer le message lors de la conférence. Selon le gouvernement, le secteur aurait dépassé celui du tourisme en part de PIB. L’objectif, poursuit le Monde, est particulièrement ambitieux. Il s’agit de créer 100.000 emplois en cinq ans, tout en abandonnant l’image low cost du paradis pour centres d’appels qui colle à la peau du pays.
 
 
L’émir du Qatar a en tout cas annoncé que son pays allait soutenir l’économie tunisienne. Une aide à l’investissement de 1,25 milliard de dollars. Cheikh Tamin ben Hamad Al-Thani a souligné l’importance de la Tunisie. Un pays qui a choisi «la pluralité, la dignité et la liberté de l’être humain…loin de la tyrannie»
 

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