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Les inquiétudes tunisiennes

Apparemment, tout paraît normal à Tunis pour le journaliste étranger qui arrive de France. On retrouve la ville telle qu’on l’a laissée la dernière fois : à la fois paisible et trépidante, avec ses terrasses de café ensoleillées, ses encombrements et la gentillesse des Tunisiens. Pourtant …
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La place du gouvernement à Tunis et l'entrée de la Médina. (France Télévisions - Laurent Ribadeau Dumas)

Certes, quelques femmes complètement voilées se promènent dans les rues. Mais apparemment, la plupart continuent à déambuler comme avant, sans se soucier des regards masculins.  Et les Tunisiens, jeunes et moins jeunes, sont toujours aussi affables. Quand on demande, par exemple aux chauffeurs de taxi, comment les choses se passent avec le nouveau gouvernement mené par le parti islamiste Ennahda, on vous répond «bien !». Et puis, on passe à autre chose…

Mais voilà qu’on pose la même question à une dame qui vous reçoit chez elle. Et là, la réponse est plus directe : «Vous savez, on a peur ! Regardez, il y a encore eu une attaque samedi de salafistes contre des militants du réseau Destourna à Douz dans le sud du pays». Une information confirmée sur Twitter et certains sites internet. Si l’on en croit ces sources, des personnes «contusionnées» auraient été transportées à l’hôpital. Ce n’est pas la première fois que sont signalés des incidents avec des salafistes, notamment à l’université La Manouba.

Une jeunesse en mal de vivre
Pour cette raison, le réseau Destourna (terme qui signifie «notre Constitution» en arabe), qui regroupe des organisations de gauche et des membres de la société civile, avait appelé le lundi 23 avril à l’espace d’art et de création El Teatro à une réunion pour dénoncer haut et fort de tels actes.

Par le plus grand des hasards avait lieu en face d’El Teatro, devant le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle, au même moment que la réunion de Destourna, un sit-in organisé par plusieurs dizaines de jeunes chômeurs, venus du sud, la partie déshéritée du pays. Ceux-ci disent être venus à 200 et avoir entamé une grève de la faim. Certains sont assis de l’autre côté de l’avenue et attendent, désoeuvrés, que le temps passe…

Les écouter, c’est entendre le mal de vivre d’une jeunesse qui n’arrive pas à s’insérer dans la vie active...

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