Migrants en Italie: la Tunisie devance désormais l'Erythrée
Le bilan devrait «s’alourdir à plus de 100 morts», car «le nombre total d’occupants du bateau était d’environ 200 personnes», aux dires des témoignages des rescapés, a rapporté le coordinateur tunisien des secours, le colonel major Mohamed Salah Sagaama, cité par Le Monde.
Selon le quotidien français, il y aurait eu en 2017 plus de 9000 «départs de Tunisie sur l’ensemble de l’année 2017». Et encore ce chiffre ne comptabilise apparemment pas ceux qui tentent de partir par la Libye… Il est sans précédent depuis la révolution de 2011. Quelque 30.000 Tunisiens avaient alors tenté de quitter leur pays.
Depuis le début de 2018, «quelque 1.910 migrants tunisiens irréguliers sont arrivés par mer en Italie, depuis le début de cette année, selon des chiffres officiels», a déclaré (le 17 mai) à l’agence tunisienne TAP, Myriam Chabbi, chargée de communication à l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).
Un chiffre «en augmentation constante», constate un spécialiste de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) cité par TAP. Le phénomène concerne apparemment toutes les régions du pays.
Il est si massif que la Tunisie est «classée première en 2018, avant l’Erythrée, en termes d’arrivées de migrants irréguliers par mer en Italie, d’après des données du Ministère de l’Intérieur italien. Elle avait été classée 8ème en 2016-2017», précise TAP.
L’ITES a publié un rapport (lien en arabe) sur l’immigration clandestine, en collaboration avec l’Office international des migrations (OIM), un organisme onusien. Parmi les raisons qui poussent les candidats au départ, notamment des jeunes, on trouve le chômage et le rêve d’une vie meilleure véhiculés par ceux qui reviennent l’été au pays, aux dires de cette enquête.
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