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Migrants en Italie: la Tunisie devance désormais l'Erythrée

La marine tunisienne poursuivait ses recherches le 4 juin 2018 au large de Sfax pour tenter de retrouver d’éventuels survivants après le naufrage d’un chalutier le 2 juin. 48 corps ont déjà été repêchés. Le nombre de migrants tunisiens tentant de passer en Europe est au plus haut depuis 2011. Même les autorités reconnaissent une augmentation importante du phénomène.
Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un policier italien devant des migrants arrivés de Tunisie sur l'île de Lampedusa le 13 février 2011. (REUTERS/Antonio Parrinello)

Le bilan devrait «s’alourdir à plus de 100 morts», car «le nombre total d’occupants du bateau était d’environ 200 personnes», aux dires des témoignages des rescapés, a rapporté le coordinateur tunisien des secours, le colonel major Mohamed Salah Sagaama, cité par Le Monde.

Selon le quotidien français, il y aurait eu en 2017 plus de 9000 «départs de Tunisie sur l’ensemble de l’année 2017». Et encore ce chiffre ne comptabilise apparemment pas ceux qui tentent de partir par la Libye… Il est sans précédent depuis la révolution de 2011. Quelque 30.000 Tunisiens avaient alors tenté de quitter leur pays.

Depuis le début de 2018, «quelque 1.910 migrants tunisiens irréguliers sont arrivés par mer en Italie, depuis le début de cette année, selon des chiffres officiels», a déclaré (le 17 mai) à l’agence tunisienne TAP, Myriam Chabbi, chargée de communication à l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).

Un chiffre «en augmentation constante», constate un spécialiste de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) cité par TAP. Le phénomène concerne apparemment toutes les régions du pays.

Bateau de migrants arrivant dans le port tunisien de Ben Gardane, à 40 km de la frontière libyenne, le 10 juin 2015.. (FETHI NASRI / AFP)

Il est si massif que la Tunisie est «classée première en 2018, avant l’Erythrée, en termes d’arrivées de migrants irréguliers par mer en Italie, d’après des données du Ministère de l’Intérieur italien. Elle avait été classée 8ème en 2016-2017», précise TAP.

L’ITES a publié un rapport (lien en arabe) sur l’immigration clandestine, en collaboration avec l’Office international des migrations (OIM), un organisme onusien. Parmi les raisons qui poussent les candidats au départ, notamment des jeunes, on trouve le chômage et le rêve d’une vie meilleure véhiculés par ceux qui reviennent l’été au pays, aux dires de cette enquête.

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