Tunisie : avec les félicitations du Fonds monétaire international
A la suite de la visite d’une équipe du Fonds monétaire international à Tunis en avril 2019, le FMI a apporté son soutien à la politique économique et financière du pays en évoquant "une entente mutuelle sur les principaux sujets".
"Les efforts des autorités pour stimuler la croissance en réduisant l’inflation et stabilisant l’endettement public commencent à faire effet, mais la reprise économique reste fragile", a expliqué le Fonds dans un communiqué à l’issue de la mission de son équipe à Tunis.
Le document insiste sur la modestie de cette reprise. "La croissance s’établirait à 2,7 % en 2019, en hausse après le taux de 2,6 % enregistré en 2018, année durant laquelle l’activité a été portée par la production agricole et les services, en particulier touristiques". A ses yeux, ladite croissance "continue à être obérée par un contexte politique et économique incertain, et des freins structurels, tel un accès parfait au financement".
Dans le même temps, le FMI note que le chômage "reste particulièrement élevé pour les jeunes et les femmes". Fin 2018, le nombre de sans-emploi a atteint 15,5%, selon l’Institut national de la statistique (INS). Le Fonds observe aussi que l’inflation reste forte, "à plus de 7%» (7,1% en mars, selon l’INS). Un phénomène qui «contribue à un effritement du pouvoir d’achat notamment des ménages les plus vulnérables". Autre observation : "les dettes publiques et extérieures restent élevées et sur une trajectoire ascendante", engendrant "des besoins de financement non productifs importants".
Dans le même temps, le FMI insiste sur la nécessité de réduire le déficit, de maintenir "une politique monétaire restrictive". Et appelle "à la suppression progressive des subventions, inégalitaires en matière d’énergie". Un thème qui lui tient visiblement à cœur, il estime ainsi que "les hausses des prix de l’énergie ont contribué à maîtriser les subventions énergétiques, qui profitent aux plus aisés".
"Politiques sociales mieux ciblées"
Des hausses qui se poursuivent, on en serait ainsi à la 5e augmentation du prix de l’essence en un an. Cité par le site kapitalis.com le 2 avril, le Premier ministre, Youssef Chahed, explique "que le gouvernement n’a pas décidé la hausse des prix du carburant de gaieté de cœur, mais il y a été contraint, en rappelant que le pays a besoin de ressources supplémentaires pour financer le budget de l’Etat 2019".
Dans son communiqué, le Fonds égratigne "l’évolution de la masse salariale dans le secteur public, qui, rapportée au PIB, est l’une des plus élevées au monde". Une évolution qu’il est nécessaire de "mieux contrôler".
Sans doute pour prévenir les critiques, le FMI insiste sur la nécessité de protéger "les foyers en situation de précarité". Il note ainsi que "le programme national d’aide aux familles nécessiteuses (…) a vu sa couverture étendue (de 250 000 à 285 000 familles) et ses allocations augmentées". "En outre, l’accès aux soins médicaux des populations les moins nanties est en train d’être amélioré, et la constitution d’une base de données sur 600 000 foyers permettra d’envisager la mise en place de politiques sociales mieux ciblées."
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