Tunisie : "Le dinar ne vaut plus rien", selon le président de la République
Il n’est pas courant qu’un chef d'Etat affirme que sa monnaie nationale ne vaut plus rien. C’est pourtant ce qu’a affirmé le 14 janvier Béji Caïd Essebsi en commentant la détérioration du pouvoir d'achat des Tunisiens. Il a fait cette déclaration à l’occasion de la célébration du 8e anniversaire de la révolution.
Derrière cette sortie, étrange de la part d’un président de la République, il faut voir les conséquences de la guerre que se mènent les partis au pouvoir en Tunisie. "Le président Béji Caïd Essebsi a multiplié les piques acérées contre le Chef du gouvernement Youssef Chahed sans jamais le citer", estime le site tunisien, Espace Manager.
"Une logique de rupture"
Cette tension au sommet de l’Etat s’était déjà faite sentir lors de l’annonce d’un remaniement ministériel en novembre 2018. Le président avait fait savoir qu’il n’était "pas d’accord" avec la démarche suivie par M.Chahed qui, selon les proches du chef de l’Etat, "ne l’aurait pas consulté"… Elle intervient alors qu’une grève générale dans la fonction publique est annoncée pour le 17 janvier et que la situation globale de l’économie est difficile. Chômage persistant, inflation, augmentation de la dette, mécontentement social… multiplient les motifs d'exaspération dans le pays.
"MM.Essebsi et Chahed sont entrés dans une logique de rupture. Cela va rendre difficile la gestion de la fin des mandats parlementaires et présidentiel", notait déjà Le Monde en novembre 2018.
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