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Zimbabwe : malgré le coup de force de l'armée, Robert Mugabe s'accroche au pouvoir

Placé en résidence surveillée, le président du Zimbabwe âgé de 93 ans refuse de quitter son poste.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, le 7 avril 2016 à Harare. (JEKESAI NJIKIZANA / AFP)

Il ne veut pas partir. Le président Robert Mugabe semble déterminé à s'accrocher au pouvoir qu'il exerce depuis trente-sept ans à la tête du Zimbabwe, en dépit du coup de force de l'armée. Placé en résidence surveillée dans la nuit de mardi à mercredi, le chef de l'Etat, 93 ans, a rencontré pour la première fois, jeudi 16 novembre, le chef de l'armée, le général Constantino Chiwenga, au siège de la présidence à Harare, a rapporté à l'AFP une source proche des militaires. "Ils se sont rencontrés aujourd'hui. Il a refusé de démissionner, je pense qu'il essaie de gagner du temps", a déclaré cette source.

Deux ministres sud-africains dépêchés par le président Jacob Zuma, fidèle soutien de Robert Mugabe, ont également participé à la réunion, selon un porte-parole à Pretoria qui n'a donné aucun détail sur la teneur de leurs discussions. Un prêtre catholique était présent lors de cette réunion, selon le site internet du quotidien gouvernemental The Herald. Des images diffusées par la télévision d'Etat après la rencontre ont montré le président Mugabe en veste bleu marine et pantalon gris au côté du général Chiwenga, tout sourire dans son treillis.

Une intervention dirigée contre l'épouse du président

Vendredi, Robert Mugabe a fait sa première apparition publique lors d'une cérémonie de remise de diplômes à l'université. Vêtu d'une robe universitaire jaune et bleue et coiffé d'une toque, le président zimbabwéen s'est assis dans un grand fauteuil en bois d'où il a proclamé, sous les "youyous" de la foule, la cérémonie ouverte. Cette intervention laisse penser que les conditions de sa résidence surveillée sont devenues moins strictes.

L'armée est intervenue quelques jours après l'éviction, la semaine dernière, du vice-président, Emmerson Mnangagwa, qui s'était longuement opposé à la Première dame, Grace Mugabe, pour la succession du président. Vétéran de la lutte pour l'indépendance et proche des militaires, Mnangagwa, 75 ans, faisait figure jusque-là de successeur potentiel de Mugabe.

Des soldats et des blindés sont déployés depuis mercredi matin en plusieurs points stratégiques de la capitale. Un porte-parole des militaires, le général Sibusiso Moyo, a expliqué que l'opération avait pour seules cibles les "criminels" qui entourent Robert Mugabe. Ce coup de force de l'armée, l'un des piliers du régime, fait vaciller le règne du plus vieux dirigeant en exercice de la planète.

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