"Al-Aqsa, notre dernière citadelle" : les Palestiniens affluent à Jérusalem pour le premier vendredi du ramadan
Plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient attendus pour la première grande prière du ramadan, vendredi, sur l'esplanade des Mosquées, à Jérusalem. Un rendez-vous sous contrôle qui n'a pas été autorisé aux Palestiniens de Gaza.
Entre 250 000 et 500 000 personnes étaient attendues à Jérusalem, sur l’esplanade des Mosquées, pour la première grande prière du ramadan, vendredi 18 mai. Les Palestiniens de Cisjordanie peuvent s'y rendre sous certaines conditions, mais pas ceux de Gaza, faute de permis de sortie accordés par Israël.
Un contexte de tension
Quelques jours après les manifestations meurtières à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, le ramadan débute dans un contexte morose pour les Palestiens de Jérusalem-Est, la partie arabe de la ville. À l’entrée de la Vieille ville, Tamer, un jeune ingénieur, prépare des katayefs, des crêpes du ramadan. Ce jeune ingénieur donne un coup de main à son père, boulanger. Cette année, le ramadan ne sera pas comme les autres, assure-t-il. "Ce qui se passe en ce moment entre Palestiniens et Israéliens crée une certaine confusion ici dans la Vieille ville, témoigne le jeune homme. Je ne sais pas ce qui va se passer, mais je souhaite que ce ramadan apporte la paix à tout le monde."
Rafika vit à Silwan, un quartier de Jérusalem-Est progressivement occupé par des colons juifs. Elle compte aller prier devant la mosquée Al-Aqsa, même si, dit-elle, le cœur n’y est pas vraiment. "On est vraiment tristes de la situation à Gaza. On pleure toute la journée. Mais nous continuerons toujours à vivre, à faire le ramadan", assure la jeune femme.
Nous devons défendre Al-Aqsa. Nous devons y prier tous les jours.
Rafikaà franceinfo
Une esplanade des Mosquées défendue
Troisième lieu saint de l’islam, vénéré aussi par les Juifs qui ont le droit de s’y rendre, mais pas d’y prier, l’esplanade des Mosquées cristallise les tensions. C'est le dernier symbole à défendre pour des Palestiniens désespérés, estime Moussa Qous, dont l’association accompagne des jeunes Palestiniens défavorisés. "On considère que c’est notre dernière citadelle, d'autant plus depuis que Trump a transféré son ambassade à Jérusalem", lance-t-il.
Si l’on perd le contrôle de cette citadelle, de la mosquée Al-Aqsa, on sera éliminés, il n’y aura plus d’espoir.
Moussa Qousà franceinfo
La plupart des jeunes de la Vieille ville sont au chômage, assure Moussa Qous. "Ils sont désespérés, ils n’ont plus rien à perdre. Donc si Al-Aqsa est menacée, ils la protégeront avec leur sang", présage-t-il.
Vendredi, l’esplanade à Jérusalem a été fermée aux non-musulmans. Quelque 3 000 policiers en arme sont déployés dans la Vieille ville.
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