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Ce que l'on sait des Algériens qui accompagnaient Hervé Gourdel

Les enquêteurs s'interrogent sur le rôle joué par les accompagnateurs algériens d'Hervé Gourdel, lors de son enlèvement par un groupe terroriste. 

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des portraits d'Hervé Gourdel sont disposés en son hommage, le 25 septembre 2014 à Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes). (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Deux jours après l'annonce de l'exécution d'Hervé Gourdel, l'otage français capturé par des terroristes en Algérie et assassiné mercredi 24 septembre, les enquêteurs s'interrogent sur le rôle joué par les cinq Algériens qui l'accompagnaient au moment du rapt. Francetv info résume ce que l'on sait d'eux.

Qui sont-ils ?

Le quotidien algérien Liberté a publié jeudi les noms de ces cinq accompagnateurs. L'un, Karim Oukara, 43 ans, est un Algérien installé à Lille. Marié et père de deux enfants, il revient régulièrement dans son pays natal. Dans Le Figaro, une source anonyme le présente comme "un électron libre, qui vient souvent dans la région" où Hervé Gourdel a été enlevé "pour faire de l'alpinisme". Sur sa page Facebook, en partie ouverte au public, Karim Oukara poste depuis longtemps de nombreuses photos d'escalade et de randonnée – notamment prises dans le massif du Djurdjura, où le rapt a eu lieu – et est membre de plusieurs groupes d'alpinistes. A Mons-en-Barœul (Nord), où il pratique l'escalade dans un club, ceux qui le connaissent le décrivent comme "un bénévole très impliqué", selon nos confrères de France 3 Nord-Pas de Calais

A ses côtés figurait un certain Oussama Dehendi, 21 ans. Sur sa page Facebook, ce jeune homme originaire de Boufarik se présente comme guide touristique à Tikjda. Egalement membre de plusieurs groupes liés à l'alpinisme, à l'escalade, à la spéléologie et à la photographie, il s'est localisé à de nombreuses reprises ces derniers mois dans le massif du Djurdjura. Et était ami avec Hervé Gourdel, sans que l'on puisse savoir depuis combien de temps.

Karim Oukara et Oussama Dehendi voyagaient également avec Boukamoum Hamza, chez qui le groupe a passé la nuit de samedi à dimanche à Tikjda, une petite station de montagne où son père est propriétaire de plusieurs chalets. Deux autres jeunes passionnés d'alpinisme, Amine Ayache et Saâdi Kamel, complétaient le groupe.

Ont-ils été imprudents ?

De l'avis de tous, ces cinq accompagnateurs ont visiblement fait preuve d'une grande imprudence, en emmenant Hervé Gourdel dans la région de Tizi N'kouilal, située près de Tikjda, dans les montagnes de Kabylie. La zone est en effet, depuis de nombreuses années, un repaire pour les combattants islamistes.

"Tous ceux qui font de la montagne savent que la zone de Tizi N'kouilal est très dangereuse. Moi-même, je n'y emmène plus personne depuis l'insurrection islamiste de 1992", résume dans Le Figaro Redouane Benzerroug, président du Club sportif des montagnes d'Alger, qui ajoute ne pas comprendre pourquoi les accompagnateurs d'Hervé Gourdel ont pris "un tel risque".

Ont-ils des liens avec les assassins d'Hervé Gourdel ? 

Outre l'imprudence dont les accompagnateurs ont visiblement fait preuve, les enquêteurs cherchent surtout à savoir si un ou plusieurs d'entre eux avaient des liens avec le groupe terroriste qui a enlevé et décapité Hervé Gourdel.

Selon des sources sécuritaires algériennes citées par Le Figaro, les cinq Algériens ont été auditionnés par la police. Des ordinateurs et des téléphones ont été perquisitionnés, mais, toujours d'après le quotidien français, "les services de sécurité n'auraient pas établi de lien entre les jeunes et les terroristes".

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