Alors que le régime de Mouammar Kadhafi a annoncé un cessez-le-feu dimanche soir, des explosions ont retenti à Tripoli
De violentes explosions ont secoué Tripoli dimanche soir, dont l'une près de la résidence du dirigeant Mouammar Kadhafi d'où s'élevait une colonne de fumée, alors que des tirs de batteries antiaériennes étaient entendus dans la capitale.
Un peu plus tôt, le régime libyen avait décrété un nouveau cessez-le-feu, après celui non respecté de vendredi.
Le dernier cessez-le-feu annoncé par le régime du colonel Mouammar Kadhafi en Libye est "un mensonge" ou a été "immédiatement violé" par ses forces, a affirmé dimanche le conseiller du président Barack Obama pour la sécurité nationale, Tom Donilon.
Lors d'une conférence de presse dimanche au Caire, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon disait lui espérer que la Libye tiendrait sa promesse de cessez-le-feu.
En revanche, interrogé par l'agence Reuters, un responsable américain qui se félicitait dimanche soir du succès des frappes menées depuis samedi au sud de Benghazi, se disait dubitatif quant à la sincérité du cessez-le-feu immédiat annoncé par l'armée libyenne.
Le régime du colonel Mouammar Kadhafi a annoncé un cessez-le-feu à partir de dimanche 19h GMT, en réponse à l'appel lancé samedi par l'Union africaine à "la cessation immédiate des hostilités", a déclaré un porte-parole de l'armée.
"En respect du communiqué publié par le comité de l'Union africaine samedi à Nouakchott et des résolutions 1970 et 1973 de l'ONU, le commandement des forces armées a donné ses ordres pour un cessez-le-feu à partir de dimanche 21h" locale (19h GMT), a déclaré le porte-parole, Milad Fokehi lisant un bref communiqué.
Tripoli avait déjà annoncé vendredi un cessez-le-feu qu'elle n'a pas respecté, selon la communauté internationale qui a lancé samedi soir sa première opération militaire en Libye.
La Libye a considéré par ailleurs samedi soir comme nulle la résolution 1973 imposant une zone d'exclusion aérienne, après l'opération militaire occidentale et demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
La résolution 1970 adoptée fin février prévoit un embargo sur les armes, l'interdiction de voyager pour Mouammar Kadhafi et15 de ses proches et le gel des biens du colonel Kadhafi et des membres de sa famille.
Le comité de l'Union Africaine sur la Libye a appelé dimanche à Nouakchott à "la cessation immédiate de toutes les hostilités" en Libye.
Les membres du comité, composé de chefs d'Etat africains, ont publié un communiqué dans lequel ils demandent également "la coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l'acheminement diligent de l'assistance humanitaire aux populations dans le besoin".
Des tirs nourris entendus à Benghazi aussi
Des explosions sporadiques et des tirs nourris ont été entendus dans les rues du centre de Benghazi, siège des insurgés dans l'Est libyen, dimanche soir pendant une vingtaine de minutes, a rapporté un journaliste de Reuters présent dans ce grand bastion des insurgés.
Ces tirs et explosions ont retenti aux alentours de 20h GMT.
Le gouvernement libyen avait assuré un peu plus tôt que ses forces observaient désormais un cessez-le-feu - à partir de 19h GMT - dans leur lutte contre les insurgés.
Des hommes en armes ont ouvert le feu dans les rues aux abords de l'hôtel Al Noura. Un groupe a érigé un barrage routier dans une rue.
Des habitants ont dit craindre que des éléments pro-Kadhafi se trouvent toujours dans la ville, malgré la retraite des troupes libyennes à la suite de leur bombardement par des avions occidentaux.
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