ACLU: l'ONG américaine qui mène la fronde contre le «Muslim Ban» de Trump
L'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), la plus importante organisation américaine de défense des droits civils, est aux premières loges du combat contre le décret présidentiel sur l'immigration (Executive Order, en anglais, intitulé Protecting the Nation From Foreign Terrorist Entry Into the United States).
Elle a obtenu une première victoire au lendemain de l'entrée en vigueur du décret signé le 27 janvier 2017 par Donald Trump. Une juge fédérale de New York en a partiellement bloqué l'application.
Stay of ban removals pic.twitter.com/jZjtidm2IF
— Omar C. Jadwat (@OmarJadwat) January 29, 2017
Les deux Irakiens ont été libérés, ainsi qu'une centaine de personnes après l'ordonnance de la juge de Brooklyn, Ann M.Donnelly. Elle a statué contre l'expulsion des migrants et réfugiés, originaires des pays concernés par le décret, qui avaient les documents requis pour entrer aux Etats-Unis. A travers le pays, plusieurs juges fédéraux se sont alignés sur la position de leur collègue new-yorkaise.
L'ACLU, avec plusieurs autres associations, a saisi la justice le 28 janvier 2017 au nom de deux ressortissants irakiens détenus à leur arrivée à New York, à l'aéroport international John F.Kennedy. Parmi eux, Hameed Khalid Darweesh. L'ingénieur a travaillé pour le gouvernement américain de 2003 à 2010. Il a notamment servi d'interprète aux troupes américaines dans son pays. A ce titre, il a d'ailleurs bénéficié d'un programme spécial d'obtention de visas.
Hameed Khalid Darweesh on President Trump: “I like him, but I don’t know. This is a policy, I don’t know.” https://t.co/Sf0Zka9pIm
— Joshua Chavers (@JoshuaChavers) January 28, 2017
Désormais surnommé le «Muslim Ban», le décret interdit l'entrée de façon indéfinie à tous les réfugiés syriens et pendant 120 jours à ceux originaires d'autres pays. L'interdiction concerne aussi, pour 90 jours, les ressortissants de sept pays (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen) à majorité musulmane et considérés par la Maison Blanche comme pourvoyeurs de terroristes. «Nous n'avons aucun doute sur la caractère discriminatoire de ce décret», a souligné le directeur d'ACLU, Anthony D.Romero.
Actress Sarah Paulson used her #SAGAwards acceptance speech to call for donations to the ACLUhttps://t.co/iX71Hs9goz pic.twitter.com/p5ULeJWgfB
— CNN (@CNN) January 30, 2017
Dans la même veine, les appels aux dons en faveur de l'organisation de défense des libertés civiles se sont multipliés, notamment de la part de nombreuses stars. Beaucoup d'entre elles ont manifesté leur opposition le 29 janvier 2017 au «Muslim Ban» lors de la cérémonie des SAG Awards (trophés décernés par le syndicat des acteurs de cinéma et de télévision aux Etats-Unis).
L'ACLU a ainsi reçu en un week-end plus de 24 millions de dollars en ligne contre les 3-4 millions de dons qu'elle recevait en moyenne par an.
UPDATE: @ACLU has now received 356,306 online donations this weekend totaling $24,164,691, spokesman says. https://t.co/8tGQ90xQne
— Dustin Volz (@dnvolz) January 30, 2017
Un décret présidentiel n'a pas besoin de l'approbation du Congrès pour rentrer en application. Selon CNN, 16 procureurs démocrates dans un communiqué ont estimé que le décret présidentiel était «anti-constitutionnel» et comptait le contester légalement. La loi n'a même pas été défendue par la ministre de la Justice par intérim, Sally Yates, qui la juge illégale. Elle a été démise de ses fonctions par Donald Trump qui l'accuse de «trahison».
«Pour que les choses soient claires, il ne s'agit pas d'une interdiction visant les musulmans, comme les médias le rapportent faussement», s'est défendu le président Trump. «Cela n'a rien à voir avec la religion, il s'agit de terrorisme et de la sécurité de notre pays.» ACLU poursuit sa bataille juridique en arguant devant les cours du caractère anti-constitutionnel du décret. «Le gouvernement ne peut pas adopter une loi qui discrimine une religion en particulier», a rappelé Omar Jadwat, en charge des droits des migrants à ACLU.
Stand up. Fight back. pic.twitter.com/BK8arbbfYV
— ACLU (@ACLU) January 29, 2017
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.