Incendies en Amazonie : le chef indien Raoni demande le départ de Bolsonaro "le plus vite possible"
Le cacique de 89 ans, figure internationale de la défense de l'Amazonie, juge le président brésilien Jair Bolsonaro responsable des incendies qui ravagent la forêt.
"Il faut qu'on le fasse partir le plus vite possible." Le chef indien Raoni ne mâche pas ses mots contre le président brésilien, alors que l'Amazonie, la plus grande forêt tropicale de la planète, est en proie à de graves incendies, provoqués essentiellement par la déforestation qui s'accélère. "Je pense que le président français et d'autres forces internationales peuvent faire pression pour que le peuple brésilien fasse partir [Jair] Bolsonaro et que le Congrès vote sa destitution", avance, dans une interview à l'AFP, vendredi 23 août, le chef du peuple kayapo, qui se bat inlassablement pour le respect des droits des communautés indigènes.
Je demande une aide extérieure. Je veux qu'il y ait une mobilisation générale pour qu'on éteigne ces feux. On ne peut pas laisser brûler ça comme ça.
Raoni, chef indienà l'AFP
"C'est une catastrophe, ce qu'il est en train de faire avec nous", poursuit Raoni Metuktire au sujet du président d'extrême droite brésilien, qui encourage le développement de l'agriculture et de l'exploitation minière sur les terres indigènes. "Il veut en finir avec la forêt, avec nous, c'est vraiment terrible ce qu'il fait", renchérit le cacique de 89 ans, figure internationale de la défense de l'Amazonie. "Dans le temps, les présidents du Brésil ne menaient pas des actions mauvaises, n'incitaient pas à la destruction comme ça. Et maintenant ce nouveau président fait tout de travers."
"C'est [lui] qui excite ces gens, comme les fermiers. Ils l'écoutent. Ils pensent qu'ils ont tous les droits et se mettent à brûler les forêts" pour les remplacer par des cultures, ajoute le chef indien. "Il en va ainsi pour les coupeurs de bois, les chercheurs d'or. Ils se lâchent tous car sa parole les pousse à détruire la forêt beaucoup plus vite", accuse Raoni.
Si on ne sauve pas le peu qui reste [de l'Amazonie] je vous garantis qu'on va avoir des feux encore plus importants et ce sera la planète qui sera en feu. Ce n'est que le début.
Raoni, chef indienà l'AFP
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