Argentine : le nouveau président Javier Milei en cinq vidéos

L’Argentine a élu dimanche soir son nouveau président. Il s’agit du candidat "antisystème" et "anarcho-capitaliste", Javier Milei qui l'emporte avec 12 points d'écart.
Article rédigé par franceinfo - Aurore Richard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Javier Milei avec une tronçonneuse, lors d'un meeting politique, à La Plata en Argentine, le 22 octobre 2023. (MARCOS GOMEZ / AG LA PLATA)

L’économiste ultralibéral Javier Milei a remporté dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 novembre l’élection présidentielle argentine, avec 55,95 % des voix, contre 44,05 % pour le ministre de l’Économie Sergio Massa. À l’extérieur du QG de campagne de Javier Milei, des milliers de partisans scandaient deux des slogans favoris du candidat : "La caste a peur !" et "Vive la liberté, bordel". Franceinfo présente Javier Milei en cinq moments.

"Ministère de l'Environnement, dégage !"

Dans une vidéo postée le 15 août sur son compte TikTok, le candidat Javier Milei détaille ce qu’il compte faire de chaque ministère une fois élu. Devant lui, il y a un tableau avec des étiquettes à scratch, chaque étiquette représentant un des ministères actuels. Javier Milei saisit la première étiquette, celle du ministère du Tourisme et des Sports et il l’arrache en disant "Dégage !" Il répète ce geste pour les ministères de la Culture, de l’Environnement et du Développement, des Femmes, des Sciences et de la Technologie, du Travail, des Transports, de la Santé. Lorsqu’il enlève l’étiquette du ministère de l’Éducation, il dit "endoctrinement, dégage !"

Il indique ensuite les ministères qu’il compte garder : celui des Infrastructures, de l’Économie, de la Justice, de la Sécurité, de la Défense, des Relations extérieures et celui de l’Intérieur. L’ultralibéral explique par ailleurs qu’il veut créer un ministère "Capital humain" regroupant ce qui touche à la santé, au travail et à l’éducation. Avant de conclure par son slogan : "Vive la liberté, bordel".

"Gauchistes, fils de putes"

Le nouveau président argentin n’a jamais mâché ses mots lorsqu’il parlait de ses opposants politiques. Dès 2019, lors d’une conférence, il a notamment déclaré : "Gauchistes, fils de putes, tremblez". L’ultra-libéral s’oppose à la gauche, à toutes les politiques "progressistes", aux principes "socialistes". En août, sur la chaîne argentine A24, le candidat "antisystème" s’en prend aux "gauchistes de merde". Quand la journaliste lui demande pourquoi il les appelle ainsi, Javier Milei répond : "Parce que ce sont des merdes ! Il ne faut pas leur laisser un millimètre, si vous le faites, ils vont l’utiliser pour vous détruire".

Le candidat à la "tronçonneuse"

Lors de plusieurs meetings et rassemblements, Javier Milei a allumé une tronçonneuse au milieu de ses partisans, comme le 16 septembre dernier à La Plata.

Cela symbolise son "plan tronçonneuse". Face à une inflation à trois chiffres (143% sur un an), le candidat ultra-libéral explique vouloir "tailler dans les dépenses publiques" à coups de "tronçonneuse" pour relancer l’économie argentine. Dans The Economist, il annonçait vouloir réduire les dépenses publiques de 10% alors que quatre Argentins sur dix vivent sous le seuil de pauvreté. Lors du premier débat présidentiel, Javier Milei a d’ailleurs fait cette promesse : "Si vous me donnez 20 ans, nous pourrons être comme l’Allemagne, et si vous me donnez 35 ans, comme les États-Unis".

"Al Capone, un héros"

Javier Milei a expliqué sur son compte TikTok considérer le gangster américain Al Capone comme "un héros", comme "un bienfaiteur social". "Il a vu une opportunité commerciale, il l’a saisie", estime-t-il. Plus largement, il défend la mafia comme lorsqu’il déclare à la télévision chilienne : "Entre la mafia et l’État, je préfère la mafia. La mafia a des codes, la mafia s’y conforme, la mafia ne ment pas". Pour lui, l’État est l’ennemi public numéro, "ce n’est pas la solution mais la source de tous les problèmes".

Il revêt le costume du "général Ancap"

Javier Milei se décrit comme un anarcho-capitaliste (ou "ancap"), d’où ce personnage de "Général Ancap". En 2019, à Buenos Aires, sur un salon de cosplay, il porte un costume de super-héros aux couleurs de ce mouvement, en noir et jaune, avec masque et cape. Le jaune symbolise l’or, la richesse et le noir, l’anarchie, comme l’explique le nouveau président argentin dans une vidéo.

Au cours de cette convention, l’ultra-libéral Javier Milei déclare : "Je suis le général Ancap. Je viens du Liberland, un pays créé par le principe d’appropriation originelle de l’homme. Ma mission est de botter le cul des keynésiens et des fils de putes collectivistes". Le polémiste libertaire a choisi de faire référence au Liberland car c’est une micro-nation autoproclamée de quelques kilomètres carrés entre la Croatie et la Serbie, un territoire déclaré "souverain" par un politicien libertaire tchèque en 2015.

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