Argentine : le peso plonge lourdement après un revers politique pour le président sortant
Le revers du président libéral Mauricio Macri lors des primaires, sorte de répétition générale du scrutin d'octobre, a effrayé les marchés.
Le peso et la bourse ont plongé en Argentine, lundi 12 août, au lendemain de la défaite du président libéral sortant Mauricio Macri aux élections primaires. Ce scrutin, une particularité du système politique du pays, est considéré comme une répétition générale de la présidentielle d'octobre ou plutôt un sondage grandeur nature.
Le peso se déprécie de 18,76% face au dollar
A la clôture du marché, la monnaie locale s'échangeait à 57,30 pesos pour un dollar contre 46,55 pesos vendredi soir, soit une dépréciation de 18,76%. Certains bureaux de change préféraient même arrêter de négocier des dollars. La bourse de la troisième économie d'Amérique latine s'est effondrée de 37,01% à la clôture, après avoir dégringolé de plus de 10% à l'ouverture.
"Une rupture dans les décisions politiques (du prochain gouvernement argentin) est désormais le scénario le plus probable", résumait une note de la banque JP Morgan pour expliquer l'inquiétude des marchés. Le président Macri s'est entretenu dans la matinée avec le président de la Banque centrale, Guido Sandleris, et avait préféré décaler le conseil des ministres à l'après-midi pour suivre l'évolution des marchés.
"Le président devrait être en train de délivrer un message d'apaisement. Les marchés mettent en garde contre le fait que le gouvernement se trouve dans une situation où il ne peut pas apporter de réponse" à la crise économique, a déclaré à Radio 10 le candidat de centre-gauche Alberto Fernandez, grand vainqueur des primaires de dimanche soir.
Une inflation à 40% sur les douze derniers mois
Alberto Fernandez et sa colistière Cristina Kirchner, l'ancienne présidente du pays inculpée dans plusieurs affaires de corruption, ont obtenu 47% des suffrages, contre 32% pour le tandem composé de Mauricio Macri et de Miguel Angel Pichetto. "Nous avons subi une mauvaise élection et cela nous oblige, à partir de demain, à redoubler d'efforts. Nous regrettons de ne pas avoir eu tout le soutien que nous espérions", a rapidement reconnu dimanche soir le chef de l'Etat.
Si un tel résultat se reproduisait lors de la présidentielle du 27 octobre, Alberto Fernandez, 60 ans, serait proclamé vainqueur dès le premier tour. Pour être élu, selon la loi électorale, il faut obtenir au moins 45% des suffrages, ou bien 40% et une avance de 10 points sur le candidat arrivé deuxième.
Dans ce pays en récession depuis l'an dernier, l'inflation reste très élevée. Elle a atteint 40% sur les 12 derniers mois, alors que le taux de chômage s'élève à 10,1%. Submergée par deux crises monétaires en 2018 ayant fait perdre 50% de sa valeur à sa monnaie, l'Argentine a appelé le Fonds monétaire international (FMI) à la rescousse pour obtenir un prêt de plus de 57 milliards de dollars.
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