WikiLeaks : Manning coupable d'espionnage, pas d'intelligence avec l'ennemi
Le jeune soldat était accusé d'être à l'origine de la fuite de documents secrets américains, transmis au site WikiLeaks. Une nouvelle phase du procès doit fixer sa peine.
Bradley Manning a été reconnu coupable de 19 des 21 chefs d'inculpation retenus contre lui, mardi 30 juillet, à Fort Meade (Etats-Unis). Jugé par un tribunal militaire, le soldat américain de 25 ans est accusé d'être à l'origine de la plus grande fuite de documents secrets américains, ensuite transmis au site WikiLeaks. Une nouvelle phase du procès doit s'ouvrir mercredi, pour fixer sa peine.
Acquitté pour la charge la plus grave
Le chef d'inculpation "intelligence avec l'ennemi" n'a pas été retenu. Il s'agissait de l'accusation la plus grave : pour ce seul chef d'inculpation, le soldat risquait la prison à vie. Toutefois, en étant reconnu coupable de 19 autres charges, il encourt au total plus de cent ans de détention. L'agence AP a estimé que la sentence pouvait s'élever à 128 ans de prison. Le site WikiLeaks a avancé pour sa part le chiffre de 136 ans.
Selon l'agence américaine, le jeune homme est resté impassible à l'énoncé de ce verdict, tandis que son avocat a esquissé un sourire, en apprenant que l'accusation d'"intelligence avec l'ennemi" avait été écartée. "Nous avons gagné une bataille, maintenant il nous faut gagner la guerre", a déclaré l'avocat à la sortie du tribunal, où s'étaient massés les soutiens au jeune soldat.
WikiLeaks qualifie le verdict de "dangereux extrémisme"
Le site WikiLeaks a qualifié ce verdict de "dangereux extrémisme", sur son compte Twitter. "Manning risque 136 ans de prison pour les chefs d'accusation pour lesquels il a été aujourd'hui reconnu coupable. Dangereux extrémisme, en matière de sécurité nationale, de l'administration Obama".
Manning faces 136 years on the charges he has been convicted of today. Dangerous national security extremism from the Obama administration.
— WikiLeaks (@wikileaks) July 30, 2013
Nourri de bonnes intentions ou danger national ?
L'avocat de Bradley Manning avait rejeté vendredi l'accusation de trahison invoquée par Washington. "C'est quelqu'un qui veut informer l'opinion publique américaine", avait déclaré David Coombs au cours de sa plaidoirie. Depuis le début du procès, la défense du prévenu s'est efforcée de le faire apparaître comme un être naïf, désireux de montrer aux Américains la réalité des guerres en Afghanistan et en Irak.
La semaine précédente, le ministère public avait prononcé un réquisitoire de cinq heures, assurant que Bradley Manning avait porté atteinte à la sécurité nationale des Etats-Unis. L'accusation avait notamment cité des télégrammes diplomatiques, ainsi que des détails secrets sur les prisonniers détenus à Guantanamo.
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