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Colombie : 30 000 paysans indiens en lutte contre les accords de libre-échange

L’agitation paysanne est de retour en Colombie. Des marches réunissant près de 30 000 paysans indiens ont été réprimés par la police dans l’ouest du pays, faisant deux morts et une centaine de blessés. Les syndicats paysans dénoncent les importations de produits agricoles liés aux accords de libre-échange signés par Bogota avec l'Europe et les Etats-Unis.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min

24 des 32 départements de la Colombie sont touchés depuis fin mai 2016 par des manifestations paysannes. Plusieurs barrages, faits de pierres et de branches d'arbres, ont entravé la circulation sur la route panaméricaine. Des barricades violemment démantelées par la police, pour libérer cet important axe routier.
 
L’organisation nationale des indigènes de Colombie (Onic) a identifié les deux victimes, Gersain Ceron et Marco Aurelion Diaz, tous deux originaires des réserves indiennes du département de Cauca. Ils seraient morts des suites de leurs blessures par balles lors d’affrontement avec la police.
 
Contre les accords de libre échange
Les syndicats paysans dénoncent dans la rue les traités de libre commerce signés par la Colombie avec les Etats-Unis et l’ Union européenne, à l’origine selon eux de la hausse des importations de fruits et légumes au détriment des produits locaux.
 
Outre la concurrence des produits agricoles d’importation, les paysans protestent contre la difficulté d’accès aux terres cultivables et demandent une réforme agraire. Ils veulent aussi participer aux pourparlers de paix entre la guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et le gouvernement colombien. L’objectif pourrait être de négocier le maintien d’une production traditionnelle de feuilles coca, qui fait vivre nombre de paysans de la région.
 
Révolte des populations autochtones
En  août 2013 déjà, Les paysans colombiens avaient lancé un mouvement  pour réclamer l'établissement de prix planchers sur la production agricole ainsi que la baisse des prix des engrais et des pesticides. Les violences policières avaient, à l’époque, fait quatre morts et plus de 500 blessés.
 

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