Crise en Haïti : le pays est en proie à une situation "cataclysmique", alerte l'ONU

Entre le 1er janvier et le 22 mars, les Nations unies ont recensé 1 554 personnes tuées dans les violences commises par les gangs dans le pays.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un garage incendié à Port-au-Prince, à Haïti, le 25 mars 2024. (DAVID LORENS MENTOR / MAXPPP)

La situation en Haïti est "cataclysmique", avec 1 554 personnes tuées au cours des trois premiers mois de l'année, a alerté jeudi 28 mars l'ONU, déplorant que les "frontières poreuses" facilitent l'approvisionnement des gangs en armes et munitions.

"Il est choquant de constater qu'en dépit de l'horreur de la situation sur le terrain, les armes continuent d'affluer. J'appelle à une mise en œuvre plus efficace de l'embargo sur les armes", estime le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, dans la présentation d'un nouveau rapport.

Haïti, qui vivait déjà une profonde crise politique et sécuritaire, est en proie à un regain de violences depuis le début du mois, lorsque plusieurs gangs ont uni leurs forces pour attaquer des lieux stratégiques de Port-au-Prince, disant vouloir renverser le Premier ministre, Ariel Henry.

"Les institutions de l'Etat au bord de l'effondrement"

Très contesté, ce dernier n'a pas pu regagner son pays après un déplacement au Kenya au début du mois. Il a accepté de démissionner le 11 mars, et le futur conseil présidentiel haïtien, qui doit prendre les rênes du pays, s'est engagé mercredi à restaurer "l'ordre public et démocratique".

Dans son rapport, l'ONU évoque "la corruption, l'impunité et la mauvaise gouvernance, aggravées par les niveaux croissants de violence des gangs, [qui] ont érodé l'Etat de droit et conduit les institutions de l'Etat (...) au bord de l'effondrement". Le Haut-Commissariat note qu'en dépit de l'embargo sur les armes, "le trafic illicite d'armes et de munitions à travers des frontières poreuses a fourni une chaîne d'approvisionnement fiable aux gangs", de sorte qu'"ils disposent souvent d'une puissance de feu supérieure à celle de la police nationale haïtienne".

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