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Des emails de Hillary Clinton rendus public font la lumière sur l'attaque de Benghazi, en 2011

L'attaque du consulat des Etats-Unis dans cette ville de Libye avait coûté la vie à l'ambassadeur Christopher Stevens et à trois autres agents américains.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un bâtiment de l'ambassade des Etats-Unis à Benghazi (Libye), trois jours après l'attaque du 11 septembre 2012. (GIANLUIGI GUERCIA / AFP)

Alors qu'elle était secrétaire d'Etat (l'équivalent de ministre des Affaires étrangères, en France), Hilary Clinton a commis l'erreur d'utiliser sa boîte mail personnelle. Pour prouver que la candidate à l'investiture démocrate n'avait pas publié de données sensibles, facilement piratables, à travers sa messagerie personnelle, le département d'Etat a rendu publique vendredi 22 mai une partie des dizaines de milliers d'emails concernés. Soit : 296 courriers électroniques, sur un total de 30 000. 

Des centaines d'entre eux concernent la situation en Libye entre 2011 et 2012 et notamment l'attaque armée du 11 septembre 2012 contre le consulat des Etats-Unis à Benghazi, apprend-t-on vendredi. Cette dernière avait coûté la vie à l'ambassadeur Christopher Stevens et à trois autres agents américains.

Le New York Times s'était déjà procuré et avait publié jeudi les quelque 350 pages d'emails sur la Libye et Benghazi. "Ces documents s'étendent sur une période de deux ans, du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2012 et concernent la sécurité et les attaques contre la mission de Benghazi ainsi que la présence diplomatique des Etats-Unis en Libye", a expliqué la porte-parole du département d'Etat, Marie Harf. "Les emails que nous avons publiés aujourd'hui ne modifient pas l'essentiel des faits ou notre analyse des évènements avant, pendant et après l'attaque" du 11 septembre 2012, a-t-elle défendu.

La réponse aux théories du complot

Ces emails étaient en effet déjà entre les mains d'une commission mise sur pied par la majorité républicaine du Congrès, chargée d'enquêter sur l'attentat et la gestion qui en a été faite par l'administration du président Barack Obama, vivement critiquée par les Républicains. La controverse politique avait commencé à propos de la responsabilité de l'attaque, le gouvernement américain l'ayant dans un premier temps attribuée à une manifestation "spontanée" de musulmans en colère à Benghazi, avant de reconnaître qu'il s'agissait d'un attentat "terroriste" islamiste.

Or, l'on apprend dans un échange de mémos transmis à Hilllary Clinton par Sidney Blumenthal, alors conseiller informel sur la Libye, que l'attaque a d'abord été attribuée à des "manifestants" furieux d'une vidéo produite aux Etats-Unis qu'ils jugeaient insultante à l'égard de l'islam. Le lendemain, ce dernier avait changé sa version, accusant dans un autre mémo le groupe libyen islamiste Ansar Asharia, lié à Al-Qaïda.

Ces hésitations et différentes versions données par l'administration américaine avaient alimenté des théories complotistes. "Les Américains peuvent maintenant constater eux-mêmes qu'il n'y aucune preuve à l'appui de théories du complot", a défendu l'élu démocrate Adam Schiff, qui a demandé, comme ses pairs républicains, que Hillary Clinton soit auditionnée par la commission Benghazi.

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