Haïti : "Vivre à Port-au-Prince, c'est vivre dans une insécurité permanente", souligne MSF
Pierre Mendiharat, directeur adjoint des opérations à Haïti pour Médecins sans Frontières, et Jean-Marie Théodat, maître de conférences à l'université Sorbonne, commentent sur franceinfo mercredi 7 juillet l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse.
"Vivre à Port-au-Prince, la capitale d'Haïti, c'est vivre dans une insécurité permanente. Ce sont des difficultés terribles qu'affrontent les gens quotidiennement pour aller travailler. Se rendre au travail est une épreuve à cause des combats de gangs notamment, qui font beaucoup de victimes civiles. Il faut parfois trouver un nouvel endroit où dormir. 30 à 40 000 personnes ont dû quitter leur foyer depuis un an. 10 à 15 000 d'entre eux habitent dans des écoles ou des gymnases, les autres chez des proches", explique Pierre Mendiharat, directeur adjoint des opérations à Haïti pour Médecins sans Frontières, qui assure que l'ONG "reste" pour continuer à aider Haïti.
"Cela ressemble à un coup d'État"
"Le président est le dernier symbole de ce qui restait d'un État", estime Jean-Marie Théodat, maître de conférences à la Sorbonne. "Si l'hypothèse du commando étranger se vérifie, cela voudrait vraiment dire que Haïti est devenue une République bananière", ajoute ce spécialiste d'Haïti, pour qui "cela ressemble à un coup d'État, mais les informations données par le pouvoir restent très lacunaires".
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