L'année 2017 a été l'année la plus meurtrière au Mexique depuis que le pays tient ces statistiques
Avec 23 101 homicides enregistrés à la fin du mois de novembre, l'année 2017 a été la plus violente des vingt dernières années dans ce pays gangréné par la corruption et le trafic de drogue.
Un très triste record. Avec 23 101 homicides enregistrés à la fin du mois de novembre, l'année 2017 a été la plus violente des vingt dernières années au Mexique, selon des chiffres officiels publiés vendredi 22 décembre. Il s'agit en effet du nombre d'homicides le plus élevé qu'a connu le pays depuis que les statistiques ont été mises en place par les autorités il y a deux décennies.
Le chiffre à la fin novembre dépasse le bilan de 2011, jusqu'alors considérée comme l'année la plus violente avec 22 409 homicides recensés.
Pour le seul mois de novembre, 2 212 meurtres ont été enregistrés au Mexique. Au mois d'octobre, le chiffre record de 2 380 meurtres avait été atteint. Le Mexique est notamment le deuxième pays le plus dangereux pour les journalistes, alors que 11 d'entre eux ont été assassinés en 2017 (contre 12 en Syrie), a rapporté Reporter sans frontière, mardi.
Une vague de violence jusque dans les régions d'ordinaire calme
Des zones jusqu'alors épargnées par les affrontements entre cartels, tel que l'Etat de Basse-Californie du Sud (nord-ouest), très apprécié des touristes étrangers, ont connu cette année une vague de violences sans précédent.
Depuis le lancement par le président Felipe Calderon (2006-2012) de sa guerre contre le narcotrafic à l'aide de l'armée, la violence s'est considérablement accrue au Mexique. L'offensive militaire de l'Etat mexicain a permis l'arrestation de plusieurs chefs de cartels de drogue, mais elle a également abouti à fragmenter les groupes criminels et ainsi multiplier les violences dans le pays, estiment les experts. Par ailleurs, "la corruption est endémique dans les Etats et les municipalités. Ni la police fédérale, ni les militaires ne veulent travailler avec les polices des Etats et les polices municipales", explique à l'AFP Mike Vigil, ancien responsable des opérations internationales au sein de l'agence anti-drogue américaine (DEA), désormais analyste.
L'actuel président, Pena Nieto, a vu sa crédibilité endommagée par son incapacité à endiguer cette vague de violence. Alors que l'élection présidentielle de 2018 se profile, la question de la lutte contre la violence et la possibilité ou non d'amnistier les membres de gangs fait débat au sein de la société mexicaine.
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