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L'auteur de la fusillade sur la base militaire de Fort Hood, au Texas, devant la cour martiale

Nidal Hasan est accusé d'avoir tué 13 personnes et blessé 32 autres, en novembre 2009. Son procès s'ouvre au Texas.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Nidal Hasan, ancien psychiatre de l'armée américaine, risque la peine de mort. (REUTERS)

Il s'agit du pire massacre jamais survenu sur une base militaire américaine. Le procès de l’auteur de la fusillade de Fort Hood (Texas), qui s’est produite le 14 novembre 2009, s’est ouvert, mardi 6 août devant une cour martiale. 

Nidal Malik Hasan est accusé d’avoir tué 13 personnes et blessé 32 autres, au cri de "Allah akbar !" ("Dieu est grand", en arabe), comme le rapporte le reportage de France 2 ci-dessous. Retour sur les particularités de ce procès où l'accusé risque la peine de mort.

Il reconnaît les faits

Le code militaire interdit au commandant Nidal Hasan de plaider coupable, mais ce dernier a déclaré, dès l'ouverture de son procès, qu’il était l’auteur de la fusillade. "Les preuves vont clairement montrer que je suis le tireur", a lâché le militaire âgé de 42 ans, devant la cour.

Nidal Hasan a été reconnu par de nombreux témoins. Pour Richard Rosen, colonel à la retraite aujourd'hui professeur de droit à la Texas Tech University, "les preuves sont si évidentes, que cela ne fait aucun doute qu'il y aura condamnation". Pour Nidal Hasan, qui est devenu paraplégique à la suite de la fusillade, l’enjeu sera de convaincre ses 13 juges militaires qu'il ne mérite pas la peine de mort.

Il assure lui-même sa défense

Ancien psychiatre de l'armée américaine, Nidal Hasan a décidé de se passer d’avocat et d’assurer seul sa défense. Un élément qui terrifie certaines de ses victimes, appelées à témoigner à la barre.

"Devoir affronter un gars qui a essayé de vous tuer, vous et vos amis, et devoir être cordial et sympathique en même temps... ça va être difficile, a confié Shawn Manning, spécialiste de la santé mentale appartenant à la même unité que Hasan, qui lui a tiré dessus à six reprises. J'espère qu'il ne va pas me poser de questions, mais je m'y suis préparé".  A la perspective d'être interrogée par l'accusé lui-même, Kimberley Munley, ex-officier de police de la base militaire également blessée, a estimé : "Je pense qu'il fait cela pour continuer à se moquer de nous et à nous persécuter." 

Plus de 250 personnes devraient venir témoigner contre Nidal Hasan. De son côté, l’ancien psychiatre a indiqué qu'il ne comptait appeler que deux témoins à la barre.

Il devrait justifier ses actes

Né en Virginie de parents palestiniens, Nidal Hasan se plaignait d'être victime de harcèlement sur la base, du fait de sa confession musulmane, et craignait le déploiement prévu de son unité en Afghanistan, comme le notait L’Express. Dès l'ouverture du procès, la juge militaire a insisté pour que l'accusé se concentre sur les faits et ne se serve pas du tribunal comme d'une tribune pour promouvoir ses opinions. Elle lui a défendu d'essayer de prouver au jury de l'armée qu'il pensait sauver la vie de musulmans en Afghanistan en agissant ainsi. 

Selon le FBI, Nidal Hasan correspondait par courriel avec un imam radical. Il est considéré comme un "loup solitaire" d'Al-Qaïda, c'est-à-dire qu’il n’appartient à aucun groupe terroriste, comme le notait déjà Le Monde en 2009. La juge a estimé que le procès pourrait durer entre un et quatre mois.

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