Le magazine "Rolling Stone" accablé pour un article sur un viol collectif non avéré
Un rapport indépendant sur cette affaire a été publié dimanche. Mais le bimensuel américain ne sanctionnera aucun de ses journalistes, a-t-il fait savoir.
Il n'a respecté aucun des principes journalistiques essentiels. Dans un rapport indépendant publié dimanche 5 avril, le magazine américain Rolling Stone a été accablé pour un article relatant un viol collectif présumé dans une "fraternité" d'une université de Virginie. Comme il l'a annoncé sur Twitter, le site du magazine a remplacé l'article incriminé par ledit rapport, intitulé "What Went Wrong ?" (Qu'est-ce qui a mal tourné ?").
Rolling Stone and rape at UVA: What went wrong? The Columbia School of Journalism report: http://t.co/LgPTJc8NJ9
— Rolling Stone (@RollingStone) 5 Avril 2015
Ce rapport, rédigé par l'école de journalisme de Columbia, s'est intéressé au processus qui a permis la publication, en novembre 2014, de cet article explosif. Ecrit par Sabrina Rubin Erdely, il relatait dans le détail un viol collectif dont une femme, apparaissant sous le nom de "Jackie", disait avoir été victime en 2012 par un groupe d'étudiants lors de sa première année d'études.
"Un exemple d'échec journalistique"
Sa publication avait créé une onde de choc, provoqué des manifestations d'étudiants, ainsi que la suspension des "fraternités" de l'université, ravivant au passage un débat national sur les viols dans les campus. Mais la véracité de l'événement lui-même avait été rapidement mise en doute après des enquêtes d'autres organes de presse, notamment du Washington Post.
Il s'agit d'"un exemple d'échec journalistique qui aurait pu être évité", écrit le Columbia Journalism Review, dans une longue critique de l'article, réalisée à la demande du magazine. "Cet échec couvre aussi bien le reportage, la relecture, l'encadrement et la vérification des faits", lit-on dans le rapport, mené par le doyen de la Columbia Journalism School.
Aucune sanction au sein du magazine
En décembre, Rolling Stone s'est excusé pour les "contradictions" du récit, ajoutant n'avoir jamais cherché à obtenir des commentaires de la part des sept hommes mis en cause dans le viol supposé. En mars, après cinq mois d'enquête, la police de Virginie avait indiqué n'avoir pas réuni assez d'éléments pouvant confirmer l'existence de ce viol collectif.
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