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Le street art en Colombie, un acte politique

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Le prix Nobel de la paix a été attribué le 7 octobre 2016 au président colombien Juan Manuel Santos pour avoir conclu un accord avec la guérilla marxiste des Farc, mettant fin à un conflit de plus de 50 ans (1964 -2016).

Cette lutte armée entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie, les cartels paramilitaires, l'Armée de libération nationale et les forces gouvernementales a laissé des traces de sang dans le cœur de tous les Colombiens. Aujourd’hui, les graffitis qui s’affichent sur les murs de Bogota ravivent le souvenir de ce conflit.

sur les murs de la capitale. Elu en 2010, puis réélu en 2014, il a  reçu le prix Nobel de la Paix le 7 octobre 2016. L’un de ses combats politiques a toujours été de mettre fin à un demi-siècle de guerre fratricide. Il a dédié ce prix «à tous les Colombiens, et en particulier aux millions de victimes». Alors que les habitants ont rejeté par référendum l'accord de paix avec la guérilla des Farc, le jugeant trop favorable pour les guérilleros, il a déclaré qu'il continuerait «à rechercher la paix jusqu'à la dernière minute de (son) mandat, parce que c'est le chemin à suivre pour laisser un pays meilleur à nos enfants». (AFP PHOTO / Guillermo LEGARIA )
le street art fleurit sur les murs de Bogota. Certains artistes viennent même de l'étranger. D’ailleurs, dans le quartier pauvre de Mariscal Sucre, le gigantesque «Paz» (Paix) qui surplombe désormais la capitale depuis la Circunvalar a été peint par deux jeunes Français.
«Nous avons terminé juste quelques jours avant que la paix soit conclue !», se réjouit Spag, membre du collectif de street art Outsiders Krew. (AFP/Ivan Valencia)
la guerre entre les Farc et le pouvoir recouvre aussi les bâtiments de la ville. Ce conflit a fait 260.000 morts, 45.000 disparus et 6,9 millions de déplacés.  (AFP/GUILLERMO LEGARIA)
«Je préfère une paix tordue qu'une guerre parfaite», dit DjLu, un graffeur. Sur les murs de  Bogota, il peint des petits pictogrammes en série. Ses thèmes sont des soldats aux mitraillettes crachant des fleurs, des guêpes aux antennes en forme de carabine, des épis de maïs ressemblant à des grenades. Une majorité de Colombiens pensent comme DjLu, espérant enfin la fin définitive de la violence.  (AFP PHOTO / LUIS ROBAYO)
Stinkfish est l’auteur d'immenses portraits qui illustrent la diversité sociale et ethnique de la population colombienne. Ironique, il explique que «la paix est à la mode (...) sur la scène touristique que devient la Colombie». (Reuters/ Heino Kalis)
contre ce conflit fratricide. «Le but est (...) de revendiquer la rue comme un lieu d'action libre». «Le seul fait de peindre dans la rue est un acte politique», déclarent les graffeurs. (AFP/Raul ARBOLEDA)
Toxicomano bombe aussi des slogans engagés, tels «No somos falsos, somos positivos» en référence aux «falsos positivos» (faux positifs), victimes civiles déclarées par des militaires comme guérilleros tués au combat, afin de bénéficier de primes ou de permissions. (Toxicomano (https://www.flickr.com/photos/toxicomano666/))
tant celui qu'il y a dans mon pays qu'ailleurs dans le monde», déclare à l'AFP un professeur d'arts plastiques qui se veut un «serviteur de la paix». Ce professeur entend «transmettre un message qui ouvre les esprits». Son travail s’est orienté vers la politique dès 2006, en pleine période à la fois de désarmement des milices paramilitaires d’extrême droite et d’enlèvements de masse par les guérillas d'extrême gauche. (AFP/RAUL ARBOLEDA)
et ex-guérillero du M-19, dissout en 1990, a consacré des lieux spécifiques dans la capitale à cet art des rues. Aujourd’hui, des circuits touristiques permettent de découvrir les gigantesques fresques des artistes. (AFP PHOTO/LUIS ROBAYO)

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