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Un squelette lève le voile sur l'origine des premiers Américains

L'ADN découvert sur un squelette vieux de près de 13 000 ans a permis d'étabir que les ancêtres des Amérindiens ont traversé le détroit de Béring, explique une équipe de chercheurs dans "Science", jeudi 15 mai.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le crâne de Naia, dont le squelette, datant de 12 000 à 13 000 ans, a été découvert au Mexique. Cette adolescente était l'une des premières Amérindiennes. (ESPECIAL / NOTIMEX / AFP)

Fin du mystère, nous savons enfin qui furent les premiers Américains. Une équipe de scientifiques est parvenu à analyser un ADN extrait de la dent d'un squelette vieux de 12 000 à 13 000 ans, baptisé Naia.

Le squelette presque complet de Naia a été découvert en 2011 dans une cavité de 30 m de profondeur appelée Hoyo Negro ("trou noir", en espagnol) dans le réseau de grottes sous-marines de Sac Actun dans l'est de la péninsule du Yucatán (Mexique).

Le squelette d'une adolescente datant de 12 000 à 13 000 ans a été découvert dans des grottes sous-marines du Mexique. (ESPECIAL / NOTIMEX / AFP)

Les résultats, publiés jeudi 15 mai dans Science, indiquent que l'origine génétique de l'adolescente est asiatique et qu'elle montre "la même origine de population" que les Amérindiens d'aujourd'hui, précise Pilar Luna Erreguerena, sous-directrice de l'INAH, interrogée par Le Monde. Plusieurs thèses coexistaient jusqu'ici sur les premiers Américains. Selon la plus répandue, des immigrants venus d'Asie ont traversé la bande de terre qui reliait la Sibérie et l'Alaska jusqu'à une période remontant à 18 000 ans. Ce passage est aujourd'hui submergé sous le détroit de Béring.

Mais cette hypothèse reste controversée car la morphologie faciale des plus anciens squelettes retrouvés sur le continent américain ne ressemble pas vraiment à celle des Amérindiens contemporains. "Les Amérindiens d'aujourd'hui ressemblent beaucoup aux populations chinoise, coréenne et japonaise ce qui n'est pas le cas pour les vieux squelettes excavés en Amérique" datant de moins de dix mille ans pour la plupart, relève James Chatters, patron de Applied Paleoscience, société américaine de consultants spécialisés en paléontologie et en archéologie. L'ADN a permis de dépasser les apparences.

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