Reportage "Nous voulons que Maduro quitte le pouvoir cette semaine" : au Venezuela, des manifestations contre la réélection du président sortant

La réélection du président Nicolas Maduro suscite le scepticisme de la communauté internationale. L'opposition, qui conteste le résultat de l'élection, affirme de son côté pouvoir "prouver" sa victoire.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Lors d'une manifestation contre le gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro à Valencia, dans l'État de Carabobo, le 29 juillet 2024. (JUAN CARLOS HERNANDEZ / AFP)

Au moins une personne a été tuée dans les manifestations contre la réélection de Nicolas Maduro, selon  l'ONG Foro Penal, spécialisée dans la défense des prisonniers politiques. L'actuel chef de l'État vénézuélien, au pouvoir depuis onze ans, a remporté lundi 29 juillet l'élection avec 51% des suffrages exprimés. L'opposition n'a pas reconnu ces résultats et considère son candidat Edmundo Gonzalez victorieux avec 70% des suffrages. Du côté de la population vénézuélienne, la colère est montée face à ces résultats auxquels personne ne croit.

Les quartiers populaires ont marché sur Caracas, en caravane de motos et de piétons, jusqu'au centre de la ville où se trouve le palais de Miraflores, le siège du gouvernement. Des milliers de personnes, beaucoup de jeunes notamment, sont sorties spontanément de chez elles pour exprimer leur frustration face à ces résultats. "Je suis surtout très déçue, nous avions l'espoir de sortir de tout ça, explique Edimar Mondaca. En cas de victoire d'Edmundo, le Venezuela n'aurait pas été remis sur pied du jour au lendemain mais il y aurait eu une petite espérance de changement. Les gens ont enfin ouvert les yeux. On espère pouvoir mettre fin à tout cela aujourd'hui ou demain, en tout cas cette semaine. Nous voulons que Maduro quitte le pouvoir cette semaine."

Un tournant dans la vie politique vénézuélienne ?

La manifestation a peu à peu pris de l'ampleur. Les habitants sont descendus dans la rue rejoindre les manifestants en les voyant de leur fenêtre. Des affrontements ont éclaté avec les forces de l'ordre et avec des milices paramilitaires au service du gouvernement, à mesure que la caravane avançait dans le centre de la capitale. Des coups de feu ont été tirés. Cette colère pourrait être un tournant dans la vie politique vénézuélienne. Pour la première fois, les quartiers populaires se retournent contre Nicolas Maduro, qu'ils accusent de fraude électorale.

Le Venezuela suspend à partir de mercredi ses liaisons aériennes avec le Panama et la République dominicaine en raison des "actions d'ingérence", selon le gouvernement, de ces deux pays qui ont mis en doute la transparence de l'élection.

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