Reportage "Une profonde tristesse" ou "très content" : au lendemain de l'élection du président Javier Milei, l'Argentine apparaît divisée

L'économiste ultralibéral argentin Javier Milei a remporté dimanche l'élection présidentielle. Dans la capitale du pays, les habitants oscille entre tristesse et soulagement.
Article rédigé par franceinfo
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Le palais présidentiel Casa Rosada, à Buenos Aires, le 20 novembre 2023. (LUIS ROBAYO / AFP)

Dans les rues de Buenos Aires, l'idéologie de chacun se lit clairement sur les visages, soit ils sont graves ou soit au contraire radieux. Après la surprise du triomphe de Javier Milei, dimanche 19 novembre, le pays semble profondément divisé.

Le nouveau président ultralibéral promet un "traitement de choc" à l'Argentine. Il a fini 11 points au-dessus de son adversaire. Dans un parc, Esther, par exemple, boit allègrement un maté dans l'herbe. "Je suis très contente de l'élection, se réjouit Esther. Maintenant Mon frigo est toujours vide et je dois avoir deux emplois pour pouvoir donner à manger à mes enfants."

"La politique m’a déçue donc dans les années à venir avec Javier Milei, j’espère pouvoir progresser, et que ce soit le cas pour tous."

Esther, habitante de Buenos Aires

à franceinfo

Plus loin, Johanna promène son chien la tête baissée, visiblement très angoissée par le résultat du scrutin : "Je sens une profonde tristesse depuis dimanche soir. Je ne comprends pas comment une personne avec ce niveau de violence a réussi à devenir président. Je sens qu'il ne me représente pas du tout mais il faut être fort, resté unis pour que tous les droits acquis ces derniers temps ne nous soient pas retirés."

Une période d'incertitude

À côté de Johanna, les larmes aux yeux, son compagnon Paul lui est plus virulent et inquiet pour l'économie. "S'il veut dollariser, les gens vont vouloir des dollars et ça va créer une ruée sur les devises étrangères, les prix vont augmenter mais pas les salaires. Et en 2001, comment ça s'est terminé ? En guerre civile pratiquement."

"Je crois qu’on s’apprête à vivre une époque difficile et j’espère simplement que ce sera le moins chaotique possible."

Paul, habitant de Buenos Aires

à franceinfo

La majorité de l'Argentine a opté pour le changement. Mais à quel prix ? S'ouvre maintenant une période d'incertitude au moins jusqu'au 10 décembre, jour de l'investiture de Milei.

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