: Reportage Séisme en Haïti : les sinistrés appellent l'Etat et les ONG à "prendre leurs responsabilités" et à leur "venir en aide"
Six jours après le séisme qui a ravagé le sud-ouest de l'île, les habitants restent livrés à eux-mêmes et attendent toujours eau, vivres et matériel.
À l’hôpital des Cayes, une camionnette vient d’arriver dans la cour. Un attroupement se crée. "C'est la nourriture pour les patients", explique un employé. Mais ce ne sont pas les patients de l'hôpital qui prennent le contenu de la camionnette. "Ce n'est pas ma faute, les gens ont faim, on est obligé de leur donner de la nourriture... C'est vraiment difficile, vraiment très difficile", explique-t-il.
Six jours après le séisme en Haïti, les sinistrés manquent toujours de tout et notamment de vivres. Beaucoup dorment toujours dehors, comme dans cette cour d’école où 300 personnes ont élu domicile. Sur le terrain, il n’y a que deux petites tentes de camping. "On n'a pas encore reçu d'aide. Pour l'instant on n'a rien. Les tentes là, on les a achetées, elles ne viennent pas de l'aide", montre un homme qui s'impatiente. "Nous aimerions que les responsables prennent leurs responsabilités. L'État, mais les ONG aussi, internationales et nationales. Qu'ils prennent leurs responsabilités et qu'ils viennent nous aider", implore-t-il.
Pas d'eau courante, ni d'essence pour se déplacer
Une semaine après le tremblement de terre, les gens ont soif. Dans les quartiers dévastés, il n’y a pas d’eau courante, des femmes lavent leur linge dans des flaques d’eau croupie. Et puis, une semaine après, la région est toujours à l’arrêt. Pas de travail, pas d’activité, difficile de se déplacer, notamment à cause de la pénurie d’essence qui perdure. Au bord de la route, Nadège vend des petites bouteilles de sans plomb qu’elle a réussi à trouver : "On a réussi à acheter un peu d’essence quand on en a trouvé. On essaie de la revendre, mais les gens n’ont pas d’argent pour l’acheter", raconte-t-elle.
Pas d’argent, peu de nourriture, pas de matériaux pour reconstruire, alors les gens attendent, au bord des routes, devant leur maison. Depuis une semaine ils attendent de l’aide.
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