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Budget américain : l'espoir d'une sortie de crise ?

Les républicains ont proposé à Barack Obama de repousser la limite de la dette au 22 novembre, le temps de régler la question du budget, pour éviter au pays un défaut de paiement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le porte-parole des sénateurs républicains, John Boehner, s'est exprimé à l'issue d'une réunion consacrée à la crise budgétaire, devant le Congrès américain, le 10 octobre 2013 à Washington (Etats-Unis). (SUSAN WALSH / AP / SIPA)

Barack Obama et les républicains se sont rencontrés, jeudi 10 octobre, pour tenter d'éviter un défaut de paiement. Une première discussion "productive" bien qu'infructueuse, et qui suscitait l'espoir d'une sortie de crise, au dixième jour de la paralysie fédérale. A l'issue d'une réunion de plus d'une heure entre le président américain et vingt responsables républicains, le chef de la majorité de la Chambre des représentants, Eric Cantor, a indiqué qu'une percée était en vue après 10 jours sans négociations.

La Maison Blanche neutre, les démocrates pas emballés

Les républicains ont proposé à Barack Obama un relèvement temporaire de la limite de la dette, jusqu'au 22 novembre, pour écarter le risque d'un défaut de paiement, mais sans inclure de mesure rouvrant entièrement l'Etat fédéral, paralysé depuis le 1er octobre. Ils ont présenté ce plan jeudi au président mais "aucune décision définitive n'a été prise", selon le porte-parole républicain du président de la Chambre, John Boehner. En échange du relèvement de la limite de la dette, les républicains veulent l'ouverture de négociations sur le budget et une réforme des programmes sociaux, comme le système de retraite. Avant la réunion, un porte-parole du président a répété que le dirigeant refusait de céder aux demandes de "rançon" de ses adversaires sur le budget.

La Maison Blanche, elle, a rendu compte de la réunion dans des termes très neutres, en observant qu'"après une discussion sur les possibles façons d'aller de l'avant, aucun choix spécifique n'a[vait] été effectué", ajoutant que "le président esper[ait] continuer à faire des progrès avec les membres des deux partis". La proposition républicaine a en revanche suscité une réaction mesurée des démocrates du Sénat, qui ont eux aussi rencontré Barack Obama jeudi après-midi. Leur chef de file, Harry Reid, a assuré à sa sortie du siège de l'exécutif que ses troupes étaient prêtes à "discuter de tout, absolument tout" avec les républicains, mais après le vote d'un budget. Il a ainsi écarté l'idée de conditionner la fin de la paralysie de l'Etat à des négociations.

Wall Street enthousiaste

Les républicains sont sous pression, l'opinion publique se rangeant majoritairement du côté de Barack Obama depuis le début de la crise. Selon un sondage NBC/Wall Street Journal publié jeudi, 53% des Américains estiment que les républicains sont responsables de la paralysie fédérale, contre 31% qui accusent Barack Obama. L'annonce de la proposition de négociation républicaine a été très favorablement accueillie par les marchés : les principaux indices de Wall Street ont bondi de plus de 2% et dans leurs roues, les bourses asiatiques ont grimpé très nettement vendredi.

Actuellement d'environ 16 700 milliards de dollars, la limite de la dette a été atteinte en mai et le Trésor n'a pu continuer à emprunter que grâce à des mesures "extraordinaires". Mais au-delà du 17 octobre, le Trésor a prévenu qu'il serait totalement incapable d'emprunter, et que ses ressources seraient limitées à une trésorerie d'environ 30 milliards de dollars et aux rentrées fiscales subséquentes. Jeudi soir, le président Obama a signé la loi rétablissant le versement des indemnités dues aux familles de soldats tués, dont la suspension à cause de la paralysie budgétaire avait déclenché un scandale. 

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