Trop chères voitures à Cuba

Prix chocs pour une apparente révolution cubaine. L'autorisation de vente libre de voitures a fait flamber les prix. Ainsi une Peugeot 4008 se vend 239.500 dollars à La Havane, alors que la marque Française offre un prix catalogue à 34.150 euros (46.000 dollars). Et les prix sont tout aussi décourageants pour les voitures d'occasion.

«Je pensais acheter une voiture, j'avais environ 20.000 dollars, mais c'est impossible», explique Dorian Lopez, incrédule face aux sommes astronomiques affichées chez un concessionnaire. «Avec ces prix, non seulement je ne pense pas acheter, mais je ne peux même pas en rêver», se lamente le musicien cubain Alfred Thompson. Même son de cloche chez Bernado Garia, un routier de 35 ans : «C'est monstrueux ! Ils disent que les voitures sont en vente à Cuba mais c'est un manque de respect pour le peuple. Personne ne peut acheter à ce prix, c'est impossible.»

Avec la libéralisation de la vente de voitures, le gouvernement de Raul Castro espère rénover un parc automobile réduit et constituté principalement de vieilles voitures américaines des années 50 ou soviétiques des années 70 et 80. Il élimine du même coup les «lettres d'autorisation» délivrées chaque année à des milliers de privilégiés pour leur permettre d'acquérir une voiture neuve. Un leurre selon Payra Echarpe, chef du personnel du centre national de musique populaire de la Havane : «Nous avons été misérablement trompés, c'est un abus, cela fait deux ans que j'ai la lettre, mais c'est pour les millionnaires. Pas pour le peuple.» 

La vente de véhicules d'occasion entre particuliers et la possibilité d'acheter des véhicules neufs était l'une des principales demandes des Cubains. Mais avec un salaire moyen de 20 dollars, s' offrir une voiture restera du domaine des rêves.