Etats-Unis : la Chambre des représentants reconnaît le génocide arménien
Ce texte non-contraignant a été adopté par l'écrasante majorité de 405 voix sur 435, avec une rare union entre démocrates et républicains.
Aux Etats-Unis, la Chambre des représentants a reconnu formellement, mardi 29 octobre, le génocide arménien lors d'un vote symbolique inédit, qui a suscité la colère de la Turquie, au moment où les relations américano-turques sont déjà mises à rude épreuve. C'est la première fois qu'une telle résolution est adoptée en séance plénière d'une des chambres du Congrès à Washington.
Ce texte non-contraignant a été adopté par l'écrasante majorité de 405 voix sur 435, avec une rare union entre démocrates et républicains, et seulement onze voix contre. Et le résultat du vote a été accueilli par des applaudissements. L'objectif affiché est notamment de "rejeter les tentatives (...) d'associer le gouvernement américain à la négation du génocide arménien" et à éduquer sur ces faits.
Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la communauté des historiens. Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d'Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l'Empire ottoman, alors allié à Allemagne et à l'Autriche-Hongrie.
Une décision qui agace la Turquie
La Turquie a réagi immédiatement par la voie de son ministère des Affaires étrangères en "condamnant fortement" un "acte politique dénué de sens". Ankara refuse l'utilisation du terme "génocide", évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.
Ce vote intervient le jour de la fête nationale turque alors que les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, alliés au sein de l'Otan, connaissent de fortes turbulences. Le président Trump a toutefois laissé le champ libre à une offensive turque en Syrie contre les combattants kurdes, pourtant également alliés des Etats-Unis, en retirant ses forces du nord du pays début octobre.
Cette décision a suscité un tollé au sein de la classe politique américaine, jusque dans le camp républicain, dont des élus ont menacé d'imposer des sanctions "infernales" à la Turquie et à ses dirigeants. Face à la pression, le gouvernement américain a lui-même annoncé des mesures punitives, plus modestes, avant de les lever à la faveur d'un cessez-le-feu négocié avec Ankara.
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