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300 entreprises poursuivies pour les feux de forêt de l'été en Indonésie
Les autorités indonésiennes ont enfin décidé de sévir, et poursuivent désormais les entreprises responsables des incendies de forêt durant l’été 2015. Une technique de déforestation qui permet selon les accusateurs de raser la forêt primaire pour planter des palmiers à huile.
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L’été dernier, cette technique a été particulièrement dévastatrice. Deux millions d’hectares ont brûlé de juin à octobre. 21 décès sont à déplorer et un demi-million de personnes a souffert de problèmes respiratoire. Un nuage de fumée s’est étendu à tout le Sud-Est asiatique sur 10 millions d’hectares.
Mais cette fois, trop c’est trop. Siti Nurbaya, la ministre en charge des Forêts, a annoncé qu’au total 56 entreprises ont été impliquées dans ces actions de déboisement par incendie. 23 d’entre elles sont spécialisées dans la production d’huile de palme ou de pulpe de bois. Les sanctions allant jusqu’au retrait des licences d’exploitation sont tombées, et trois ont fermé leurs portes. 14 autres sociétés voient leur activité gelée dans l’attente d’une décision.
Visiblement, la complaisance coupable des autorités n’est plus de mise. Le président Widodo, élu en 2014, est selon les propos d’un diplomate cité par La Croix «un homme de la forêt… un écologiste par nature né à Solo à Java». Or, l’Indonésie depuis la fin des années 90 s’est lancée dans la production d’huile de palme, numéro 1 mondial des huiles végétales. Et en Indonésie, on défriche à tour de bras pour planter des palmiers. Et les incendies sont une méthode radicale et peu coûteuse pour gagner du terrain.
Selon Greenpeace, si rien n’est fait, 98% de la forêt indonésienne aura disparu en 2022 et, avec elle, tout un écosystème qui abrite des animaux en voie de disparition. Enfin, selon la Banque mondiale, le préjudice n’est pas seulement écologique. L’indonésie aurait perdu 16 milliards de dollars dans ces incendies, le double du coût de la reconstruction après le tsunami de 2004.
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