Après Google, Taïwan : Pékin et Washington encore en froid
Encore un dossier sensible pour tendre les relations sino-américaines. Le contrat pour une nouvelle livraison d'armes à Taïwan constitue, selon le vice-ministre chinois des Affaires étrangères He Yafei, " une ingérence grossière dans les affaires intérieures
chinoises qui met gravement en danger la sécurité nationale de la Chine et nuit
à la réunification pacifique de la Chine". Et pour cause : Pékin considère toujours que Taïwan est sa province !
Les autorités chinoises demandent donc l'annulation de ce nouveau contrat, dans une protestation officielle urgente adressée à l'ambassadeur des États-Unis en Chine. Elles annoncent le gel des discussions à un haut niveau sur la sécurité et la mise en œuvre de " sanctions appropriées envers les compagnies américaines impliquées dans ces ventes d'armes à Taïwan". Enfin, selon l'agence officielle Chine Nouvelle, l'attaché militaire américain aurait été convoqué pour
se voir notifier que les relations militaires avec Washington avaient été
suspendues...
À l'origine de l'ire chinoise, la vente par le Pentagone à Taïwan de 114 missiles
Patriot, 60 hélicoptères Black Hawk, d'équipements de communication pour les chasseurs F-16 taïwanais et de navires chasseurs de mines sous-marines, pour un montant global de 6,4 milliards de dollars.
_ Des fournitures d'armes qui irritent régulièrement les Chinois. Pékin avait déjà interrompu ses relations militaires avec les États-Unis pendant
plus d'un an après la précédente livraison en octobre 2008.
Les États-Unis ont reconnu la Chine communiste en 1979, cessant du même coup
de reconnaître Taïwan, mais une loi votée par le Congrès américain la même année
a autorisé la vente à cette île d'armes défensives. Taïwan affirme que 1.500 missiles chinois sont pointés sur son territoire.
Ce dernier épisode intervient enfin après une dernière friction autour de Google. Le géant américain de l'internet avait dénoncé des cyber-attaques massives venant de Chine et la censure dans ce pays. Washington avait alors demandé des explications à Pékin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.