Cet article date de plus de cinq ans.

"J'ai vu les dégâts, les morts, les blessés" : au Sri Lanka, les fidèles de l'église Saint-Anthony meurtris par les attentats

Au moins 290 personnes sont mortes dans cette série d'attentats visant des hôtels et des églises, notamment celle de Saint-Anthony de Colombo. 

Article rédigé par franceinfo - Antoine Guinard, Edité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des policiers devant l'église St Anthony à Colombo, au Sri Lanka, le 22 avril 2019.  (JEWEL SAMAD / AFP)

Des éclats de verre jonchent encore la route qui passe devant l'église Saint-Anthony, monument symbolique de Colombo (Sri Lanka), au lendemain des attentats qui ont fait au moins 290 morts et plus de 500 blessés, dimanche 21 avril. Huit explosions ont eu lieu à deux heures d'intervalle dans des églises et des hôtels de luxe de la ville. 

>>  À lire aussi : Sri Lanka : ce que l'on sait des explosions qui ont frappé des hôtels et des églises en plein dimanche de Pâques

Derrière le cordon policier qui ceinture l'entrée de l'église Saint-Anthony, son administrateur, le prêtre Jude Fernando témoigne : "Je suis vivant par la grâce de Dieu", réagit-il. "À 8h45, quand l'explosion a retenti, jamais je n'avais entendu une telle déflagration."

J'ai vu dans l'église les dégâts, les morts, les blessés. Avec l'aide du prêtre, on a évacué les blessés vers l'hôpital, puis les forces de sécurité sont venues en renfort.

Jude Fernando, prêtre

à franceinfo

À quelques rues de là, une famille se recueille autour du corps d'un père de famille, tué dans l'explosion de l'église. Sa belle-soeur, une religieuse vivant à Rome, est revenue en urgence de l'étranger, comme de nombreux Sri Lankais expatriés dont les proches ont été touchés par ces attentats : "Je viens d'arriver, j'étais à Rome et j'ai eu le dernier billet d'avion", explique-t-elle. "Je voulais donner de la force et du soutien à ma famille."

"Personne ne répondait au téléphone"

Elle sortait de la messe du soir lorsqu'elle a appris la nouvelle : "Quand on m'a dit qu'il y avait eu une explosion à l'église Saint-Anthony, je savais que toute ma famille devait y être. J'ai essayé de les appeler mais personne ne répondait au téléphone", raconte la religieuse.

Plusieurs veillées et événements commémoratifs sont prévus dans les jours qui viennent. Pour la communauté chrétienne, la plus directement touchée par ces attentats, mais aussi l'ensemble des Sri Lankais, ces actes de violences viennent briser des années de paix et d'harmonie, malgré les tensions intercommunautaires parfois palpables ces dernières années.

Reportage d'Antoine Guinard à Colombo (Sri-Lanka)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.