Au pied de l'Everest, les sherpas népalais font grève
Ces guides de haute montagne népalais ont annoncé mardi qu'ils renonçaient à toute ascension cette saison après l'accident mortel de vendredi.
Ils refusent de reprendre le travail. Les guides népalais ont annoncé, mardi 22 avril, qu'ils ne graviraient pas cette saison le mont Everest. Cette décision a été prise en hommage à leurs collègues sherpas tués vendredi dans l'avalanche la plus meurtrière de l'histoire du sommet.
Francetv info revient sur les raisons de leur colère.
Qui sont les sherpas ?
Ces guides doivent leur nom à leur groupe ethnique, connu pour son aptitude aux métiers de la montagne. Exposés à la très haute altitude depuis des générations, ils ne souffrent pas du mal de montagne, et résistent bien mieux aux conditions extrêmes d'une ascension que les alpinistes lambda, rappelle Le Soir.
Ils préparent les voies sur les pentes de l'Himalaya et accompagnent les touristes jusqu'au sommet. Nourriture, tente, matériel... Ce sont eux qui assurent toute la logistique de l'ascension. Sur une saison, ils gagnent entre 3 000 et 6 000 dollars (entre 2 100 euros et 4 300 euros).
Ils arpentent les flancs de l'Everest depuis toujours. Le sherpa Tensing Norgay était aux côtés du Néo-Zélandais Edmund Hillary pour la première ascension en 1953. Depuis, plus de 300 personnes, essentiellement des sherpas, sont mortes sur les pentes du plus haut sommet du monde.
Que s'est-il passé vendredi ?
Un groupe de sherpas a quitté vendredi au petit matin leur camp de base pour préparer la saison touristique. L'avalanche les a surpris à 5 800 mètres d'altitude vers 6h45 du matin. Ils se trouvaient dans une zone surnommée "le champ de popcorn", sur la traversée très dangereuse de la cascade de glace de Khumbu.
Seize sherpas sont morts. Trois corps sont toujours portés disparus. Les treize autres ont été inhumés lundi. Seuls neuf guides ont été retrouvés vivants. L'un d'eux, Pemba Tshering, témoigne.
Quelles sont leurs revendications ?
La première raison de leur arrêt de travail est directement liée à l'accident. "Seize personnes sont mortes sur cette montagne le premier jour de notre ascension. Comment pouvons-nous désormais la gravir ?", a expliqué un sherpa.
Mais les guides réclament également un soutien financier pour les familles des victimes plus important et une meilleure couverture par les assurances. Selon Le Soir, ils ont été choqués par la faible indemnité, 40 000 roupies (290 euros), proposée aux familles des victimes.
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