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Bhutto assassinée : condamnation unanime

Au Pakistan, les autorités multiplient les appels au calme alors que l'opposition demande la démission de Pervez Musharraf. Le Conseil de sécurité de l'Onu a condamné l'assassinat.
Article rédigé par franceinfo
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Le président pakistanais, Pervez Musharraf a condamné l'attentat et appelle au calme et a annoncé trois jours de deuil national. De son côté l’autre leader de l’opposition et l'ex-Premier ministre Nawaz Sharif récemment allié à Mme Bhutto, a promis aux Pakistanais de "mener leur guerre". Il a affirmé que son parti boycotterait les élections du 8 janvier et a demandé la démission du président pakistanais.

La réaction française

Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a appelé la communauté internationale à tout faire pour assurer la "stabilité" du Pakistan. Le ministre "réaffirme l'attachement de notre pays à la stabilité du Pakistan et de sa démocratie, qui doivent être au centre de l'attention de toute la communauté internationale", souligne le texte. "Il présente ses condoléances à sa famille, aux victimes de cet attentat, et au peuple pakistanais".

_ Sa réaction a été suivie peu de temps après par celle du chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy qui a rendue publique une lettre envoyée à Pervez Musharraf où il condamne cet "acte odieux" et appelle lui aussi à la stabilité. "Il est plus que jamais indispensable que les élections législatives du 8 janvier se préparent et aient lieu dans des conditions de
pluralisme, de transparence et de sécurité qui permettront au peuple pakistanais de s'exprimer et de choisir librement ses représentants élus" a-t-il conclu. Une manifestation des membres de la communauté pakistanaise d'Ile de France est prévue ce vendredi à 16h entre la gare de l'Est et la place de la République à Paris.

L'indignation générale

En effet, plusieurs leaders étrangers se posent la question des suites du calendrier électoral. Les législatives du 8 janvier peuvent elles se dérouler dans ces conditions?

  • Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon s'est dit choqué et scandalisé, et a dénoncé cette "attaque contre la stabilité du Pakistan et ses processus démocratiques". Le Conseil de sécurité de l'Onu a condamné "dans les termes les plus forts" l'assassinat de Bénazir Bhutto.
  • En Inde, le Premier ministre Manmohan Singh, dont le pays a déjà affronté à trois reprises le Pakistan depuis 1947, a rendu hommage à Benazir Bhutto, estimant que l'opposante assassinée était irremplaçable et s'était efforcée d'améliorer les relations entre les deux pays.
  • Le Vatican a qualifié de tragique et terrible cet attentat.
  • Le chef du gouvernement italien Romano Prodi a condamné "avec indignation (...) le fanatisme" qui a coûté la vie à Benazir Bhutto, appelant à "ne pas interrompre le difficile chemin vers la paix".
  • Aux Etats-Unis, le président George Bush a condamné le "lâche assassinat" et plaidé pour que les auteurs de l'assassinat soient traduits devant la justice.

    Le porte-parole adjoint du Département d'Etat Tom Casey a bien sûr, condamné l’attentat. "Cela démontre qu'il reste encore des personnes au Pakistan qui veulent empêcher la réconciliation et les efforts vers la démocratie", a-t-il ajouté.

  • En Turquie, le ministère des Affaires étrangères a rappelé que son pays "considère le terrorisme comme un crime contre l'humanité qu'elle qu'en soit la source ou la motivation, et condamne avec violence cette horrible attaque terroriste".
  • En Russie, Anatole Safonov, émissaire du président Vladimir Poutine sur la coopération internationale contre le terrorisme, souligne que "la situation déjà instable au Pakistan va être aggravée par ce puissant facteur".
  • Très ému, le président afghan Hamid Karzaï s'est dit "profondément désolé, rofondément affecté que notre soeur courageuse, cette formidable fille du monde musulman ne soit plus des nôtres". En visite offcielle au Pakistan, il avait rencontré Mme Bhutto quelques heures avant son assassinat.

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