Birmanie : une ONG accuse les autorités de participer aux massacres de musulmans
Human Rights Watch publie un rapport de 150 pages pour dénoncer "un nettoyage ethnique" à l'encontre des Rohingyas.
Human Rights Watch (HRW) n'hésite pas à évoquer des "crimes contre l"humanité" et un "nettoyage ethnique". L'ONG publie un rapport de 150 pages (PDF en anglais), lundi 22 avril, pour dénoncer les agissements des autorités de l'Etat de Rakhine, dans le sud-ouest de la Birmanie, contre la minorité musulmane.
Après avoir contribué au désarmement des musulmans rohingyas, les forces de sécurité seraient restées passives lorsque les bouddhistes les ont attaqués, tuant hommes, femmes et enfants entre juin et octobre 2012, estime le rapport. L'ONG rappelle que ces violences ont fait 110 morts. L'attitude des autorités a encouragé d'autres déchaînements de violences contre les musulmans ailleurs en Birmanie, a ajouté Phil Robertson, directeur adjoint pour l'Asie de HRW. Des accusations que rejette le gouvernement.
Considérés comme des immigrés clandestins
Phil Robertson juge que les musulmans sont victimes en Birmanie d'une "ghettoïsation" qui les rend vulnérables à toutes sortes d'abus.
Plus de 120 000 personnes ont fui les violences dans l'Etat de Rakhine, où des musulmans ont été attaqués à coups de machettes et leurs logements ont été incendiés. Des milliers d'entre eux ont pris la mer à bord d'embarcations de fortune pour rallier des pays voisins, où ils deviennent la proie de trafiquants.
La plupart des 800 000 Rohingyas de Birmanie sont considérés par les autorités birmanes comme des immigrés clandestins en provenance du Bangladesh, qui ne les reconnaît pas non plus comme ses citoyens.
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