Cambodge : l'ONU dénonce des "restrictions et représailles" autour des élections
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a déploré, mercredi 26 juillet, le contexte "restrictif" ayant entouré les élections législatives au Cambodge, dénonçant les menaces et intimidations dont a été victime, notamment, l'opposition.
"Les partis d'opposition, les activistes, les représentants des médias et d'autres ont été confrontés à de nombreuses restrictions et représailles qui semblent avoir eu pour but de minimiser la campagne politique et d'entraver l'exercice des libertés fondamentales essentielles à la tenue d'élections libres et pleinement participatives", a déclaré Volker Türk dans un communiqué.
Le prolongement de la dynastie Hun
Vainqueur hégémonique de l'élection dimanche, l'ex-Khmer rouge Hun Sen (qui dirigeait le Cambodge d'une main de fer depuis trente-huit ans) a finalement annoncé mercredi qu'il passait les rênes du pouvoir à son fils aîné. "Je demande aux gens de soutenir Hun Manet, qui sera le nouveau Premier ministre", a-t-il déclaré, en référence à son fils aîné de 45 ans, un général formé aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
L'homme fort du Cambodge, qui exercera les fonctions de président du Sénat et se voit désormais en patriarche d'une dynastie qui rappelle la Corée du Nord, est devenu Premier ministre en 1985, à seulement 32 ans. Il avait ensuite réussi à s'adapter aux vents politiques changeants qui ont secoué le royaume depuis la Guerre froide.
Première victime de ce règne, la liberté d'expression a été largement étouffée avec la fermeture d'un des derniers médias indépendants, la lourde condamnation pour "trahison" en mars dernier du principal opposant, Kem Sokha, ainsi que la modification de la loi électorale pour exclure de facto les opposants en exil des élections futures. L'entourage de Hun Sen a aussi fait main basse ces dernières années sur de larges pans de l'économie, les autres tombant sous la coupe du puissant voisin chinois.
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