Corée du Nord : le survivant d'un camp reconnaît qu'une partie de son récit n'est pas vraie
Shin Dong-hyuk s'est excusé dimanche sur sa page Facebook.
Le survivant d'un camp de Corée du Nord, dont l'histoire a été racontée dans un best-seller, a reconnu dimanche 18 janvier que certaines parties de son récit étaient contraires à la réalité. Shin Dong-hyuk, 32 ans, s'est excusé sur sa page Facebook, déclarant qu'il avait "voulu cacher et masquer une partie de (son) passé".
Shin est la seule personne connue à être née dans un camp nord-coréen et à avoir réussi à s'en évader. Il a raconté son histoire dans un livre publié par le journaliste Blaine Harden et intitulé Rescapé du camp 14. Il y relate avoir subi tortures et travaux forcés avant sa fuite en 2005. Depuis, ce survivant du goulag n'a eu de cesse de faire campagne contre les abus des droits de l'Homme commis en Corée du Nord, l'un des pays les plus hermétiques du monde, apportant son témoignage à une commission de l'ONU.
Des "inexactitudes mineures"
Récemment toutefois, il a modifié certains détails de son récit, a expliqué sur son site Blaine Harden. "Le vendredi 16 janvier, j'ai appris que Shin (...) avait livré à des amis une version de sa vie significativement différente de celle figurant dans mon livre", écrit le journaliste. "J'ai contacté Shin, je lui ai demandé des explications sur les modifications et sur les raisons pour lesquelles il m'avait induit en erreur".
D'après le Washington Post (en anglais), le Nord-Coréen a expliqué au journaliste que certaines des épreuves subies étaient "trop douloureuses" pour qu'il revienne dessus. Il a aussi dit qu'il avait "modifié certains détails" dont il ne pensait pas qu'ils avaient de l'importance. Dans le livre, Shin dit qu'il avait été torturé et brûlé à l'âge de 13 ans en tentant de s'évader. D'après le Washington Post, ces faits se seraient produits à 20 ans.
Shin raconte aussi avoir trahi sa mère et son frère en dénonçant leur projet d'évasion dans l'espoir d'obtenir de la nourriture, et avoir assisté à leur exécution. Le journal dit que celles-ci ont eu lieu en son absence. Lee Young-Hwan, spécialiste des droits de l'Homme basé à Séoul, estime qu'il s'agit "d'inexactitudes mineures". De nombreux réfugiés qui ont connu des abus ont une "mémoire sélective" en raison du traumatisme subi et de l'instinct de préservation qu'ils développent durant les années d'épreuve.
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