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Thaïlande : les militaires battus aux élections législatives, l'opposition prodémocratie en quête d'une coalition

Les partis Move Forward et Pheu Thai ont largement devancé celui du Premier ministre sortant Prayut Chan-O-Cha, proche de l'armée.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Pita Limjaroenrat, chef du parti progressiste "Move Forward", en tête des élections législatives en Thaïlande, qui se sont tenues le 14 mai 2023. (JACK TAYLOR / AFP)

Les deux partis d'opposition prodémocratie en Thaïlande ont infligé, dimanche 14 mai, une sévère défaite au gouvernement sortant soutenu par l'armée lors des élections législatives. Après avoir réuni plus de 14 millions de voix, le parti progressiste Move Forward ("Aller de l'avant") est bien parti pour devenir la principale force politique du pays. Son chef, Pita Limjaroenrat, a assuré lundi qu'il était "prêt à devenir le prochain Premier ministre". 

Celui-ci a revendiqué la victoire de son mouvement progressiste, qui devance Pheu Thai (10,8 millions voix), l'autre force de l'opposition, avec lequel il veut former une coalition pour accéder au pouvoir et succéder au gouvernement proarmée. Le Parti de la nation thaïlandaise unie, parti conservateur proche de l'armée et mené par le Premier ministre sortant Prayut Chan-O-Cha, n'a recueilli que 4,6 millions de voix.

Taux de participation record

Le rejet par les jeunes générations du gouvernement sortant issu du coup d'Etat de 2014 a nourri un taux de participation record de 75,22%. Le bilan de Prayut Chan-O-Cha reste terni par une reprise atone après la pandémie. Les groupes de défense des droits humains l'ont également accusé d'avoir mené une répression de grande envergure contre les leaders des manifestations prodémocratie, en détournant à des fins politiques la loi réprimant le crime de lèse-majesté.

Les positions jugées radicales de Move Forward, de la réforme du controversé article sur le crime de lèse-majesté à la fin de la conscription obligatoire, risquent de créer des frictions avec l'élite militaro-royaliste qui conserve de l'influence au sein des institutions. Dans un pays marqué par les interventions de l'armée et de la justice dans le processus démocratique, les observateurs craignent un scénario qui limiterait l'ampleur de l'alternance attendue, au profit des militaires.

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