En Chine, des dizaines de milliers d'ouvriers en grève dans une usine géante
Plus de 30 000 ouvriers ont cessé le travail dans l'usine Yue Yuen qui fabrique des chaussures de sport pour Nike, Adidas, Puma, Asics, Converse et New Balance dans le sud du pays.
Une grève géante à la démesure de l'usine. Plus de 30 000 ouvriers ont cessé le travail dans l'usine Yue Yuen qui fabrique des chaussures de sport pour Nike, Adidas, Puma, Asics, Converse et New Balance, à Dongguan, une ville du sud de la Chine. Ils refusent depuis une semaine de reprendre le travail. Ils se plaignent de leurs conditions salariales, de leurs contrats d'embauche lacunaires et de carences dans leur couverture sociale. Cette grève est rapportée, mercredi 15 avril, par une ONG, China Labor Watch (en anglais), spécialisée dans les mouvements sociaux du secteur industriel chinois, mercredi 16 avril.
Les grévistes exigent le paiement d'allocations sociales qui leur seraient dues, affirme Dong Lin, un membre d'une association de défense des droits, basée à Shenzhen et proche des ouvriers. La direction de l'entreprise s'est engagée à effectuer un rattrapage dans ces versements d'ici fin 2015, a relaté sous couvert de l'anonymat, une salariée du site. Mais cette proposition a été rejetée par les ouvriers en grève, inquiets par la perspective que la direction puisse brusquement décider de fermer l'usine pour la délocaliser, sans honorer ses promesses, un cas de figure classique en Chine.
Imposant déploiement des forces de l'ordre
China Labor Watch a diffusé une série de photos montrant le déploiement de centaines de policiers autour de l'usine, certains équipés de matériel antiémeute et d'autres tenant en laisse des bergers allemands. Selon l'ONG, les policiers ont frappé ou interpellé plusieurs ouvriers depuis le début de la grève.
"Personne n'ose se lever et prendre la tête de la contestation, car nous avons tous peur que l'usine exerce des actions de représailles par la suite", a confié une salariée sous couvert de l'anonymat. Et d'ajouter : "La presse locale n'ose même pas mentionner l'existence de notre grève."
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