Indonésie : huit condamnés à mort exécutés, dont sept étrangers
Serge Atlaoui ne figurait pas parmi ces condamnés à mort pour trafic de drogue.
L'Indonésie ne recule pas. Malgré les pressions internationales, huit condamnés à mort pour trafic de drogue, parmi lesquels sept étrangers, ont été fusillés mardi 28 avril, selon plusieurs médias. Le Français Serge Atlaoui avait obtenu un recours au dernier moment et ne faisait donc pas partie de ces exécutions.
Fusillés
Deux Australiens, un Brésilien, quatre Nigérians et un Indonésien, tous condamnés pour trafic de stupéfiant, ont été fusillés peu après minuit, heure locale, au complexe pénitentiaire de l'île isolée de Nusakambangan, ont indiqué la chaîne publique Metro TV et le journal Jakarta Post. Aucune confirmation officielle n'a toutefois pu être obtenue pour le moment.
En Indonésie, les condamnés à mort sont extraits de leur cellule à l'isolement, conduits dans une clairière, attachés à un poteau et fusillés par un peloton d'exécution de 12 tireurs.
Sursis pour une Philippine
Seule une Philippine a obtenu un sursis au dernier moment. "L'exécution de Mary Jane (Veloso) a été reportée parce qu'il y a eu une demande du président philippin liée à une délinquante soupçonnée de trafic d'être humain qui s'est rendue (à la police) aux Philippines, a déclaré Tony Spontana, le porte-parole du procureur général. Il a été demandé à Mary Jane de témoigner".
"Nous sommes tellement heureux. Je n'arrive pas y croire. Je n'arrive pas à croire que mon enfant va vivre", a déclaré Celia Veloso, mère de la condamnée, à la radio philippine DZMM. "Les miracles se réalisent donc".
Exécutions "totalement répréhensibles"
Cependant, l'Indonésie a largement ignoré les appels de la communauté internationale à la clémence. Intransigeant sur l'application de la peine de mort pour trafic de stupéfiants, le président indonésien, Joko Widodo, est resté sourd aux pressions diplomatiques internationales contre la peine capitale, qui s'étaient intensifiées jusqu'au dernier moment.
Dans un ultime communiqué commun publié à quelques heures seulement du peloton d'exécution, l'UE, la France et l'Australie ont appelé Jakarta à "stopper les exécutions", et à "réfléchir à l'impact de la position de l'Indonésie dans le monde et à sa réputation internationale". L'ONG Amnesty International a vivement critiqué les nouvelles exécutions "totalement répréhensibles" et appelé le président indonésien à "abandonner immédiatement les projets de nouvelles exécutions".
Interpellez le président indonésien @jokowi_do2 pour qu'il stoppe les exécutions imminentes dans son pays.
— Amnesty France (@amnestyfrance) 28 Avril 2015
Campagne aux Philippines
Dans les heures qui ont précédé la mort des condamnés, les familles des détenus ont rendu une dernière visite à leurs proches, dans une atmosphère empreinte d'angoisse, de tristesse et d'émotion. "S'il vous plaît, président, ne le tuez pas", avait imploré, en larmes, la mère du condamné australien Myuran Sukumaran, 34 ans. Le deuxième Australien exécuté, Andrew Chan, 31 ans, avait épousé lundi sa compagne indonésienne lors d'une cérémonie en présence de membres de la famille et d'amis au complexe pénitentiaire, son dernier souhait.
L'information sur le sursis accordé contre toute attente à la Philippine Mary Jane Veloso est intervenue après une intense campagne dans son pays pour lui sauver la vie. Cette domestique de 30 ans, mère de deux jeunes garçons, n'a cessé de répéter qu'elle avait été victime d'un réseau international de trafiquants de drogue.
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