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Inondations en Australie : des digues cèdent

Les eaux qui continuent de monter ont entraîné la rupture de digues dans le sud-est de l'Australie, menaçant de nouvelles habitations et formant un immense lac intérieur. _ Les rivières en crue dans l'Etat de Victoria ont inondé une vaste région, créant un lac intérieur de 90 km de long et 40 km de large, selon les services d'urgence. _ Tous les regards se tournent vers "La Niña". Un phénomène sans lien prouvé avec le changement climatique, mais dont les effets pourraient se cumuler.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©Reuters)

Alors que les inondations vont gagner le fleuve Murray, l'un des principaux du pays, des alertes ont été émises hier soir et ce matin à l'attention des petites localités de Pental Island et Murrabit West, qui comptent chacune 400 habitants.
Les digues ont déjà commencé à céder autour de Murrabit West, et l'eau a envahi la zone, avec un risque d'inondation de tout le site au cours des prochaines heures.
Plus de 1.700 maisons et propriétés sont déjà touchées par la montée des eaux dans le nord-ouest agricole du Victoria, confronté à un véritable déluge.
Au moins 30 personnes ont trouvé la mort au cours des dernières semaines, à la suite d'inondations qui ont dévasté l'Etat du Queensland (mines, agriculture, tourisme).
_ A Brisbane, capitale du Queensland, plus de 2.500 cyclotouristes, emmenés par Lance Armstrong, ont participé à une opération visant à collecter de l'argent pour le Fonds d'aide d'urgence aux sinistrés.

_ Le Premier ministre australien Julia Gillard a elle réitéré son appel aux grands groupes australiens afin qu'ils abondent ce Fonds d'urgence d'aide aux familles et aux entreprises sinistrées. Le coût de la reconstruction est estimé à environ 20 mds de dollars australiens (14,57 mds EUR).

La Niña montrée du doigt

Depuis juillet, La Niña est de retour. A l'inverse d'El Niño, auquel il succède souvent, cet épisode météorologique se caractérise par des températures anormalement basses des eaux de surface dans le secteur central et oriental du Pacifique.
Un phénomène qui entraîne généralement de fortes fluctuations du climat à la surface du globe : davantage de cyclones dans l'Atlantique, de sécheresse dans certaines régions d'Amérique du sud, et de précipitations, notamment en Asie du sud.
“L'épisode actuel a contribué à faire de 2010 la troisième année record en termes de précipitations en Australie” depuis le début des enregistrements en 1900, et la première sur les six derniers mois de l'année, constatait il y a quelques jours le Bureau de Météorologie du gouvernement australien.
Les pluies torrentielles qui ont suivi le passage du cyclone tropical Tasha se sont abattues sur “des zones déjà saturées d'eau”, tombée dans des quantités au-dessus de la moyenne les mois précédents, précise-t-il.
En outre, l'épisode actuel de La Niña, qualifié de “majeur”, devrait se poursuivre tout au long de l'automne de l'hémisphère sud, selon cette source. Le dernier remonte à 2007-2008.

Au XXe siècle, il y a eu 17 épisodes La Niña et 25 El Niño modérés à forts.
Dans son dernier rapport de 2007, le Groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (Giec) écrit que dans le contexte du changement climatique, “il n'y a pas d'indication solide, pour l'heure, sur des changements perceptibles de l'amplitude et de la fréquence” des phénomènes Niño et Niña au XXIe siècle.
Pour autant, des phénomènes comme El Niño et La Niña, liés à la variation naturelle du climat, et ceux imputables au réchauffement climatique pourraient s'accumuler.

_ Selon le Bureau de Météorologie de l'Australie, les températures à la
surface de l'eau près de ce pays étaient en 2010 de 0,54° au-dessus de la moyenne enregistrée entre 1961 et 1990, qui sert d'étalon.

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