Cet article date de plus de sept ans.
L’Angkor Photo Festival, un tremplin pour les jeunes photographes asiatiques
Publié le 03/12/2016 13:24
Mis à jour le 04/12/2016 11:47
Temps de lecture : 1min
Créé en 2005 à Siem Reap au Cambodge, l’Angkor Photo Festival & Workshops est la première et la plus grande manifestation photographique d’Asie du Sud-Est. La 12e édition (3 au 10 décembre 2016) fait découvrir les reportages de plus de 130 photographes internationaux. Mais également, comme tous les ans, les travaux de 30 jeunes photographes asiatiques.
Pendant une semaine, sous la tutelle de photographes reconnus, des ateliers sont proposés à ces jeunes photographes émergents. Formations gratuites, conseils pour leur carrière, mises en relation avec des professionnels du monde entier… leur permettent d’acquérir des compétences d’experts.
En plus de dix ans d’existence, 210 photographes ont pu participer à ces «workshops» . Aujourd’hui, certains ont acquis une renommée internationale.
Géopolis vous propose d’en découvrir 10 parmi ceux sélectionnés lors de cette édition.
Le photojournaliste Taro Karibe s’intéresse à la structure du système social japonais et à la fragilité de l’identité de l'homme moderne. Depuis six ans, Senji Nakajima, 60 ans, vit dans son appartement de Tokyo avec Saori, sa «poupée d'amour» en caoutchouc. Si au départ cette relation était purement sexuelle et permettait de combler sa solitude, peu à peu il a commencé à lui trouver une personnalité originale. «Je suis fatigué des humains rationnels, ils sont sans cœur (…). Pour moi, elle est plus qu'une poupée. Elle est une partenaire parfaite avec qui je partage des moments précieux et qui enrichit ma vie», explique-t-il. Le phénomène d’avoir des relations intimes avec des poupées a largement augmenté ces dernières années au Japon. (Taro Karibe)
Né en 1989 à Hong Kong, cet indépendant travaille principalement dans sa ville natale et à Taïwan, en Chine et en Asie du Sud-Est. Il s’intéresse particulièrement à la diversité culturelle et environnementale. Cette photo est tirée d’un reportage réalisé lors la journée de célébration du solstice d'été. A Yulin, en Chine, près de 10.000 chiens sont tués chaque année lors de ce festival. Les groupes de défense des animaux contestent cette pratique et affirment que près de 100.000 chiens, toutes races confondues (Dalmatiens, Labradors, Dogues tibétains…) sont abattus. Mais ces chiens de compagnie, errants ou volés, sont pour certains empoisonnés ou malades, ce qui entraîne de graves risques d'intoxication alimentaire. (Billy H.C. Kwok )
Né en 1991, le photographe travaille sur la justice sociale, l'environnement et l'urbanisation de la Chine. Il a déjà remporté plusieurs prix. Cette photo est tirée de son projet intitulé «5986 Kilometers». Il concerne l’aide au développement et les investissements économiques pour développer les infrastructures et maintenir la stabilité sociale au Xinjiang. Cette région en proie à des violences est le corridor commercial entre la Chine et l’Europe. Elle est aussi le berceau des Ouïghours. Les répressions, le renforcement de la surveillance policière et la présence militaire s’accentuent considérablement dans la région. (Yuyang Liu )
La photographe documentaire, qui vit à Singapour, offre une réflexion sur le temps qui passe et avec lui l’espoir qui s’amoindrit de retrouver les traces des 20.000 Tamouls disparus pendant la guerre civile au Sri Lanka. Ce conflit (1983-2009) a fait entre 80.000 et 100.000 morts. (Amrita Chandradas)
L'exploitation minière en Birmanie et les conditions de vie des travailleurs sont les thèmes du reportage de Yu Yu Myint Than. Gaz naturel, pétrole, cuivre, rubis, or ou jade, l'industrie extractive ne cesse de progresser dans le pays. Depuis quelques années, les carrières de jade se sont multipliées et des milliers de personnes pauvres y affluent. ONG et associations ont déjà lancé plusieurs campagnes pour demander au gouvernement birman de renforcer les contrôles sur cette industrie. (Yu Yu Myint Than)
La photographe, âgé de 27 ans, a effectué un reportage sur la communauté transgenre en Chine, un sujet encore largement tabou malgré les révélations de Li Yinhe, la sexologue la plus renommée du pays. En 2014, cette dernière a avoué vivre une relation avec un compagnon transsexuel depuis 17 ans. L'ONG américaine Asia Catalyst estime à environ 4 millions le nombre de personnes transsexuelles ou transgenres en Chine. La grande majorité reste victime de discriminations et largement incomprise. Mais avec l'ouverture de l'économie, la parole sur la sexualité se libère peu à peu. Le pays évolue vers plus une plus grande ouverture des mœurs et les transsexuels sont progressivement acceptés par la population. (Guligo Jia)
Le 12 août 2015, deux gigantesques explosions ont lieu dans un dépôt de produits chimiques à Tianjin, dans le nord-est de la Chine. Aucun habitant ne connaissait l’existence d’un tel entrepôt, si proche des lieux d’habitations. Le bilan s’élève à 203 morts et des milliers de personnes se retrouvent sans abris. Deux mois après la catastrophe, Zhou Na veut témoigner de ce drame. Elle photographie les appartements et les maisons détruites ou abandonnées par leurs propriétaires. Photographe documentaire, elle s’intéresse aux questions sociales, culturelles, environnementales, de santé et des droits de l'Homme. Elle a travaillé en collaboration avec divers médias et des ONG internationales. (Zhou Na)
Comme de nombreux Asiatiques, les jeunes diplômés malaisiens n’hésitent pas à partir travailler dans les plantations d’Australie pour pouvoir rembourser leurs dettes. Ils dépensent leurs dernières économies pour les billets d'avion, le loyer et la nourriture. Aizzat Nordin, photographe indépendant et autodidacte, a passé cinq mois auprès des cueilleurs de fruits. Ils sont souvent sous-payés et exploités. Certains ne restent que trois mois jusqu'à l’expiration de leur visa touristique. Mais d’autres, les plus endettés, essayent de rester, grossissant ainsi chaque année le nombre de travailleurs clandestins. Certaines rêvent de s’installer définitivement en Australie pour pouvoir apporter une vie meilleure à leurs familles restées au pays.
(Aizzat Nordin )
Selon l’ONU et l'Institut international de gestion de l'eau, l’Iran fait partie d’une liste de 24 pays qui seront confrontés à une grave pénurie d'eau en 2025. Depuis mars 2015, le photographe iranien a commencé à travailler sur le changement climatique en Iran. Il a voyagé dans différentes villes de la région du lac d'Ourmia. Ce lac salé au nord-ouest de l'Iran, dans l'Azerbaïdjan iranien, a perdu 95% de son eau en 20 ans. En cause, la multiplication des puits profonds, semi-profonds et des barrages, l'utilisation intensive des terres, l'élimination des forêts, l'extraction excessive de minéraux… (Marziyeh Heydarzadeh)
est un photographe indien. Avec ce reportage, il explore le rapport entre la communauté Khasi et la nature. Ce groupe ethnique, converti au christianisme depuis la colonisation britannique, vit en Inde et au Bangladesh. (Aishwarya Arumbakkam)
Partager : l’article sur les réseaux sociaux
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.