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Le Pakistan, l’autre pays des talibans

Les talibans pakistanais ont mené mardi 16 décembre une sanglante opération commando contre une école d’enfants de militaires à Peshawar, au nord du pays. Un violent retour dans l’actualité pour un mouvement dont les racines sont au Pakistan. Pendant longtemps à l’abri dans les zones tribales du pays, il subit désormais les attaques d’Islamabad.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les talibans ont attaqué le 16 décembre 2014 une école réservée aux enfants de militaires (Citizenside)

Miranshah, ville du nord Waziristan est réputée pour être le centre névralgique des talibans au Pakistan. Le Waziristan est une zone tribale à la frontière avec l’Afghanistan.
En juin 2014, après des années de laxisme, l’armée pakistanaise s’est enfin décidée à investir les lieux, imposant le déplacement d’un demi million d’habitants, officiellement pour éviter qu’ils ne servent  de boucliers humains aux talibans ( à moins que ce ne soit de soutien!).
 
La première conséquence de cette attaque a été la fuite des talibans vers l’Afghanistan. Ce qui selon certains observateurs était peut être la volonté d’Islamabad. Le Pakistan craint toujours l’ouverture d’un second front à l’Ouest dans sa guerre larvée contre l’Inde. L’Afghanistan déstabilisé par les talibans est toujours un facteur positif aux yeux d’Islamabad.
 
Le Pakistan, aujourd’hui au cœur des actes terroristes, a longtemps caressé les talibans dans le sens du poil. On l’a souvent accusé d’avoir aidé le développement des talibans. Du reste de nombreux talibans afghans ont étudié dans les madrassas (les écoles religieuse) pakistanaise. Jusqu’en 2001, le Pakistan, tout comme l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis, a reconnu le pouvoir taliban en Afghanistan. Il a même été le dernier pays à rompre ses relations diplomatiques.
 
Aujourd’hui, malgré la ligne plus dure adoptée ces dernières années à l’encontre des talibans, le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, fraichement élu, a tout de même rappelé la  nécessité de discuter avec eux.
 
La guerre des drones
Discours ambigüe qui jusqu’à peu contrastait avec l’attitude des alliés américains. Face à l’inertie d’Islamabad, les Etats-Unis ont de leur côté mené des actions ciblées à coup de drones contre les chefs talibans pakistanais. Des attaques qui ont jeté un froid entre les deux pays, en raison notamment des victimes colatérales des bombardements. Trois personnages importants de la hiérarchie ont été tués durant l’année 2013, dont le chef pakistanais Hakimullah Mensud. Il dirigeait le TTP, groupe qui a revendiqué l’attaque du 16 décembre contre l’école de Peshawar.
 
Le TTP, principale faction talibane, a rompu les négociations sur un accord de paix en 2008.
Depuis, les relations n’ont cessé de se dégrader avec le pouvoir pakistanais. Récemment, Washington et Islamabad se sont spectaculairement rapprochés. Les frappes de drones américains affaiblissant les talibans jusqu’à l’opération commando menée dans l’école de Peshawar.

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