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Les Philippines, pays divisé par les mouvements sécessionnistes

Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le passage du typhon Haiyan a fait des milliers de morts dans l'île philippine de Leyte, où les forces de l'ordre tentent de limiter les pillages. Ce nouveau drame intervient alors que des combats les opposent encore régulièrement aux rebelles islamistes du Front Moro de libération nationale. Retour en images sur les combats de Zamboanga, à Mindanao, au sud de l'archipel, en septembre 2013.

Grand port du sud des Philippines de près d'un million d'habitants, Zamboanga a subi le 9 septembre 2013 l'assaut de quelques centaines de membres du groupe indépendantiste. Leur but : proclamer l'indépendance de cette zone à majorité musulmane, dans le plus grand pays catholique d'Asie.

La situation a vite dégénéré : des dizaines de civils ont été pris en otages par les rebelles et quelque 100.000 habitants ont été obligés de fuir la ville en proie aux combats de rue. Une véritable crise humanitaire, selon l'ONU.

L'action spectaculaire du Front Moro de libération nationale (MNLF) s'inscrit dans le refus qu'il oppose aux négociations de paix en cours entre le gouvernement de Manille et les groupes séparatistes musulmans. Le MNLF s'estime en effet marginalisé par rapport au Front moro islamique de libération (MILF), un groupe rival avec lequel négocie Manille. Les pourparlers ont pour but de créer une région autonome, mais pas indépendante, dans le sud des Philippines.


Mindanao est riche en ressources naturelles, bien que restant une des régions les plus déshéritées de ce pays pauvre. Plusieurs zones de cette île échappent au contrôle de l'Etat. Depuis le cessez-le-feu en 2003, la violence a toutefois baissé d'intensité.

Le bilan des affrontements, qui se sont achevés fin septembre, est lourd en vies humaines : 189 insurgés, 23 soldats ou policiers et 12 civils. Les destructions matérielles sont également très nombreuses : au moins 10.000 maisons à terre et des milliers de réfugiés à reloger. 

La guérilla indépendantiste, qui a débuté dans les années 70, a fait 150.000 morts et entraîné le déplacement de centaines de milliers de personnes.

Soldat philippin blessé dans des combats avec le MNLF. Les troupes philippines et des centaines d'hommes armés du Front Moro de libération nationale s'affrontent dans la ville située au sud de Mindanao. L'attaque des rebelles a pour but de faire capoter les pourparlers de paix.  (AFP PHOTO / Philippine agence d'information)
Les habitants fuient massivement Zamboanga dès le lendemain des violences. (AFP PHOTO / TED ALJIBE)
Plusieurs quartiers de la ville sont en feu. La population est prise au piège. (AFP PHOTO / TED ALJIBE)
Le gouvernement impose l'évacuation des habitants vers des lieux plus sûrs. (AFP PHOTO / TED ALJIBE)
Pris en otages par les membres du commando, ces hommes ont été libérés par l'armée et sont conduits hors de la zone de combats.
Le bord de mer se transforme en village de toile, où les réfugiés s'entassent. (AFP PHOTO / TED ALJIBE)
Déploiement des forces armées pour venir à bout de la rébellion dont des dizaines de membres sont toujours retranchés dans Zamboanga. (AFP PHOTO / TED ALJIBE)
Les cadavres sont enterrés dans une fosse commune à la périphérie de Zamboanga. (AFP PHOTO / TED ALJIBE)
Epilogue: les rebelles capturés sont conduits dans une prison de l'île. 292 d'entre eux se sont rendus ou ont été capturés. (AFP PHOTO)
Comme le montre cette vue aérienne, la ville est partiellement détruite après trois semaines de combats. (AFP PHOTO / Philippine Air Force)

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