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Maldives : l'inquiétant revers de la carte postale

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Maldives : l'inquiétant revers de la carte postale
Maldives : l'inquiétant revers de la carte postale Maldives : l'inquiétant revers de la carte postale (FRANCE2)
Article rédigé par France 2
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France 2 vous propose une enquête sur l'envers du décor de la carte postale des Maldives. Un paradis qui accueille plus de 1 million de touristes chaque année, mais qui a aussi sombré dans le chaos. Le président s'est octroyé récemment les pleins pouvoirs. 

Elles font rêver le monde entier : 1 200 îles au milieu de lagunes turquoises et plages de sable blanc. Voici la carte postale des Maldives. Mais aujourd'hui, les Maldives, c'est aussi l'état d'urgence décrété depuis 15 jours, l'armée et la police déployées, deux juges de la Cour suprême arrêtés, le parlement suspendu. Derrière ce chaos politique, il y a un homme : le président des Maldives, qui avec l'état d'urgence vient de s'attribuer les pleins pouvoirs. Depuis 2013, il a systématiquement réduit au silence toutes les institutions démocratiques. Dorénavant, il contrôle tout, tout seul. Pour comprendre ce qu'il se passe, il faut aller à Malé, la capitale. Les journalistes étrangers y sont désormais interdits. Certains ont été expulsés.

"Dans les faits, nous sommes en dictature"

Nous nous faisons donc passer pour des touristes, et filmons avec un caméscope de vacances. Une des seules personnes à avoir accepté de nous parler est Rushda Rasheed. Elle travaille pour une télévision locale indépendante, Raajje TV. Avec elle, nous parcourons la ville. Des soldats et des policiers patrouillent. "Voici un des points chauds. Il y a des collègues à moi. Nous sommes devant le parlement. Je vous conseille de baisser votre caméra." Si la police nous voyait, nous serions arrêtés. "Le parlement a été fermé. Mais les députés tentent d'y entrer quand même. Mais tout est barricadé", rapporte la journaliste. Les députés, pourtant élus, sont en train d'être expulsés par la force. L'autre face des Maldives. "Les touristes ne le verront jamais", insiste la journaliste. "Dans les faits, nous sommes désormais en dictature." Une dictature visitée par 1,3 million de touristes chaque année. Tout est fait pour que les deux mondes ne se mélangent pas, pour que les vacanciers ne se rendent compte de rien, car l'économie du pays repose en grande partie sur le tourisme.

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