Nouvelles tensions entre Paris et Pékin
Décidément, les relations entre la France et la Chine n'ont rien d'un long fleuve tranquille. Ce matin, le chef de l'Etat français semblait avoir mis un terme à la brouille en annonçant qu'il assisterait à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques. Décision qu'il avait jusque-là conditionnée aux progrès des pourparlers entre Pékin et le dalaï lama.
Mais au même moment, une autre polémique éclatait : Nicolas Sarkozy doit-il profiter du séjour du dalaï lama en France en août prochain pour avoir un entretien avec le chef spirituel tibétain ? Cette rencontre aurait des "conséquences graves" sur les relations franco-chinoises, a prévenu l'ambassadeur de la Chine en France.
"Une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine"
Une déclaration accueillie "avec beaucoup de surprise" par Bernard Kouchner, qui a demandé à Kong Quan de lui rendre visite au Quai d'Orsay afin "d'expliquer sa position".
_ Une rencontre qui n'a visiblement pas fait évoluer les choses : à la sortie du ministère des Affaires Etrangères, l'ambassadeur réaffirmait être "fermement" opposé à tout entretien entre Nicolas Sarkozy et le dalaï lama, parlant "d'ingérence dans les affaires intérieures d'un pays".
De son côté, Bernard Kouchner dit avoir indiqué à Kong Quan que "la France déterminait son attitude en toute indépendance et en rejetant les pressions d'où qu'elles viennent", selon son porte-parole. Sans préciser pour le moment si la rencontre aura bien lieu.
A droite et à gauche, les avis divergent sur l'intérêt d'une telle rencontre. Dans un communiqué, le PS a appelé Nicolas Sarkozy à recevoir le dalaï lama. L'ancien Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin estime lui que ce n'est pas au président de le recevoir : "J'attends du chef de l'Etat de mon pays qu'il se comporte en chef d'Etat et pas en président d'association. Je pense qu'il y a d'autres personnalités dans le gouvernement et ailleurs".
Céline Asselot
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